Les ouvriers bloquent l'usine Saint-Gobain

Les ouvriers bloquent l'usine Saint-Gobain

    La crise dans l'industrie verrière continue avec un regain de tension à l'usine Saint-Gobain-Quartz de Saint-Pierre-lès-Nemours. Depuis lundi, une quarantaine de grévistes occupent et bloquent l'usine à cause de négociations en panne pour de futures primes de licenciement. Le comité d'entreprise qui devait se tenir le même jour a été reporté. Le personnel vient d'apprendre que le projet de transfert d'une partie des activités sur une autre usine située route de Larchant est abandonné. Soixante personnes devaient y retrouver du travail (sur un total de 110 employés).

    Le site fermera en 2010

    Du coup, un nouveau plan social a été présenté aux syndicats avec seulement 40 suppressions de postes début 2010. Mais la direction confirme que l'usine fermera de toute façon ses portes d'ici un an. D'où une angoisse terrible du personnel, qui, hier, avait verrouillé les grilles d'entrée de leur entreprise. Explications de Rabah Ouachek, secrétaire du comité d'entreprise et délégué CGT. « Cela fait un an que la direction nous mène en bateau. Elle nous a fait miroiter le transfert d'une partie des activités pour préserver l'emploi. On avait fini par accepter la situation.

    Et là, on repart de zéro. On sait très bien qu'après un premier plan social, il y en aura un autre en 2010. Beaucoup d'entre nous sont dépressifs. On se moque de nous. »

    Du coup, les délégués CGT et CFDT sont très remontés. « Maintenant, nous exigeons une prime pour le préjudice moral subi depuis un an et le paiement des jours de grève. » Déception également du côté du maire UMP, Bernard Rodier. « Saint-Gobain devait nous acheter un terrain, route de Larchant pour agrandir sa seconde usine. L'abandon du projet nous prive d'une recette de 200 000 â?¬. Je dois faire un point sur la situation de l'emploi avec la direction en septembre. Mais je suis pessimiste. » La direction met en avant une aggravation de la crise pour justifier l'abandon du projet. « Nous avions prévu un investissement de 10 millions d'euros pour la nouvelle usine. Il s'agissait de monter en puissance la fabrication de fils de silice et d'isolateurs électriques. Mais nous avons dû abandonner. Le marché n'est plus favorable. Maintenant, nous faisons le maximum pour faire un bon plan social. »