Beton-Bazoches : quatre ans de prison pour avoir causé un accident mortel

Un Lorrain de 32 ans a été condamné à quatre ans de prison, dont un ferme, par le tribunal de Melun, ce jeudi après-midi. Il a été reconnu coupable d’avoir provoqué un accident qui a fait un mort et trois blessés graves, dont lui-même.

 Le chauffeur décédé sortait de Beton-Bazoches, via la N 4, pour aller récupérer d’autres personnes handicapées et les emmener à leur travail. Il a été heurté de plein fouet par un utilitaire, qui s’est déporté sur sa voie.
Le chauffeur décédé sortait de Beton-Bazoches, via la N 4, pour aller récupérer d’autres personnes handicapées et les emmener à leur travail. Il a été heurté de plein fouet par un utilitaire, qui s’est déporté sur sa voie. Image Google

    « C'est qui ce c... qui nous est rentré dedans? » C'est l'une des dernières paroles prononcées par le chauffeur de 59 ans, victime d'un accident sur la N 4, à hauteur de Beton-Bazoches, le 28 juillet 2014, vers 7 heures. Le conducteur de l'association de handicapés Adapei 77* est décédé un peu plus tard, à l'hôpital.

    « Cela m'est carrément insupportable, a confié sa fille, très émue, à la barre du tribunal correctionnel de Melun, où l'on jugeait ce jeudi après-midi le responsable de ce drame. Mon père s'est vu mourir. On est en colère ! »

    En colère contre Julien P., aujourd'hui âgé de 32 ans, reconnu coupable d'homicide et de blessures involontaires. Le tribunal l'a condamné à quatre ans de prison, dont un ferme.

    Comme l'a rapporté l'automobiliste qui le suivait, le prévenu roulait trop vite et imprudemment sur une chaussée humide et vallonnée. Il a perdu le contrôle de son utilitaire, qui s'est déporté sur la voie opposée, à l'entrée de Beton. Le minibus de l'Adapei 77 arrivait en sens inverse.

    Le choc a été très violent. Le véhicule du prévenu a opéré un tour complet avant de se stabiliser. Le véhicule de transport est tombé dans le bas-côté et s'est retourné sur le toit.

    Le chauffeur décédé avait deux passagers, de 33 et 34 ans. Grièvement blessés, ils ont eu des arrêts de travail allant de 30 jours à trois mois. L'autre conducteur a lui-même été blessé gravement à une rotule. « Quand il fait le moindre pas, des pointes métalliques lui rappellent cet événement », a plaidé l'avocate de Julien P. « Tous les jours, je pense au drame causé aux familles », a affirmé ce dernier.

    « Une liste impressionnante d'infractions »

    Circonstance aggravante, ce gérant d'une société de BTP à Nancy conduisait sans permis. Ce dernier lui avait été enlevé en 2011, suite à « une liste impressionnante d'infractions », a noté le président, en énumérant une quinzaine de cas (défaut de ceinture, excès de vitesse, feux rouges grillés).

    Pour son déplacement en région parisienne, il avait donc loué un utilitaire au nom de sa société en utilisant le permis de sa compagne. Ce qui lui vaut aussi une condamnation pour abus de confiance.

    L'artisan avait quitté la Lorraine vers 3 heures, sans avoir beaucoup dormi et, surtout, après avoir fumé du cannabis en soirée. 5,58 g de résine de cannabis ont été découverts dans son véhicule. Le trentenaire avait déjà été condamné pour usage et transport de stupéfiant.

    « On ne peut indéfiniment échapper à sa responsabilité », a estimé la procureur, qui a été entendue par le tribunal.

    * Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales.