Brie-Comte-Robert : après la descente de police de février 2020, le patron de Bio&tic-store relaxé par la justice

Suite à une descente de police dans son magasin le 4 février 2020, il a été jugé et a blanchi le 5 novembre dernier: la justice comprend qu’il ne vend pas de produits stupéfiants, mais du cannabidiol (CBD) à usage thérapeutique.

Brie-Comte-Robert, 16 novembre 2021

Le patron du magasin a été entièrement relaxé par la justice le 5 novembre.
Brie-Comte-Robert, 16 novembre 2021 Le patron du magasin a été entièrement relaxé par la justice le 5 novembre.

    C’est la fin d’un cauchemar pour Jérémy, le fondateur et patron du magasin Bio&tic-store situé rue de l’Eglise à Brie-Comte-Robert. Le 5 novembre dernier, le tribunal correctionnel de Melun l’a totalement relaxé des poursuites dont il faisait l’objet : importation, vente, possession, transport et cession de stupéfiants, ainsi que trafic en bande organisée. Des motifs qui faisaient suite à un contrôle de police le 4 février 2020, il y a vingt-et-un mois...

    « Ce n’était pas un simple contrôle , mais une descente de police. Tout le centre-ville était bouclé et ils sont venus à 25 dans la boutique. Ils ont saisi notre stock. Au commissariat j’ai expliqué que c’était du cannabidiol à usage thérapeutique (molécule naturelle du cannabis, non psychotrope contrairement au THC) vendu sous forme de fleurs, de tisanes ou d’huiles. A l’époque, j’étais le seul à en vendre en Seine-et-Marne alors qu’aujourd’hui, nous avons plus de 300 concurrents ! Et il existe même de la bière au CBD aujourd’hui , c’est nous qui la brassons en Seine-et-Marne ! Mais nous ne les avons pas convaincus... »

    « Nous avons perdu 15 000 euros dans l’histoire »

    Quand cette saisie est intervenue, le directeur départemental de la Sécurité publique de Seine-et-Marne de l’époque venait d’annoncer son plan de lutte contre le trafic de stupéfiants dans tout le département. « On s’attaque à tous les maillons de la chaîne du trafic de stupéfiants », avait déclaré Philippe Justo, insistant sur l’intensification de la collecte de renseignements considérée comme le premier objectif du plan antistups présenté en septembre 2019 par le gouvernement. Un plan censé lutter contre les trafics, « de l’international à la cage d’escalier ».

    A Brie-Comte-Robert, la boutique de Jérémy a pu rouvrir le soir même,, mais les poursuites se sont maintenues en attendant le jugement du tribunal correctionnel de Melun. « Durant cette période, cela nous a porté un préjudice important. Des gens ont cru que nous trafiquions. Cela a impacté aussi les fournisseurs d’autres produits locaux vendus dans notre magasin car, début 2019, nous étions le premier showroom écoresponsable de Seine-et-Marne. Heureusement aucun fournisseur ne nous a lâchés ! »

    Aujourd’hui âgé de 41 ans, Jérémy apprécie de voir cette page se tourner. « Tout est clair maintenant, mais nous avons perdu 15 000 euros dans l’histoire, entre la valeur du stock saisi et les frais d’avocat.. »