Un court-métrage local sélectionné

Montereau

Un court-métrage local sélectionné

    Ils étaient partis pour réaliser un simple documentaire avec la mission locale de Montereau consacré aux conduites addictives. Les voilà maintenant sur le départ pour le festival de Cannes où leur court-métrage, intitulé « Osez parler » a été sélectionné au Short Film Corner, véritable marché du court-métrage, ces derniers n'étant pas en compétition. Un conte de fées inattendu pour Aurore, Cédric, Wuix, Mohamed, Maouane, Sofiane, Rudy et Mohamed, âgés de 18 ans à 22 ans. « C'est au-delà de nos espérances, sourit Cédric. A la fin du projet, j'avais fait une plaisanterie sur le Festival de Cannes et voilà. Je vais faire plus de blagues ! » « Moi, je voyais Cannes, les stars, le tapis rougeâ?¦ Se dire qu'on est sélectionné, c'est qu'on a touché quelques personnes. »

    «L'idée, c'est de parler des addictions »

    Le tournage s'est déroulé en octobre à Montereau et à Provins. « L'idée, c'est de parler des addictions, à la drogue, l'alcool, aux jeux vidéoâ?¦ et de faire prendre conscience aux spectateurs de leurs dangers, explique Bernard Metay, le directeur de la mission locale. Pour cela, les jeunes ont rencontré des professionnels de la santé et surtout de vrais drogués. Il en est ressorti un film qui a impressionné ceux qui l'on vu. »

    Outre des témoignages très forts, le documentaire, entrecoupé de saynètes jouées par les jeunes, s'appuie également sur la réalisation de Seka, un réalisateur photographe professionnel, avec un vrai parti pris artistique.

    « On ne voulait pas faire passer un message rébarbatif sur ce sujet très dur, lance Cédric. D'où l'idée de passer par le côté artistique. » Seka n'a pas utilisé une caméra classique pour filmer, mais un appareil photo à très grande vitesse, ce qui donne une image légèrement saccadée, sur fond de musique techno, qui rend le film hypnotique et oppressant. C'est chez ce dernier qu'un des sélectionneurs du Festival a remarqué le film.

    « Au départ, c'est un 52 minutes. Il nous a dit que si on le réduisait de moitié et que ça tenait la route, il le prendrait », raconte Bernard Metay. Le 52 minutes va lui aussi vivre sa propre vie, puisqu'il sera diffusé dans des écoles. En attendant, départ mercredi à Cannes pour toute l'équipe, logée jusqu'à lundi dans un trois-étoilesâ?¦ au camping !