Dammarie-les-Lys : 25 ans de prison pour avoir étouffé son fils de 5 ans

Marc Pulido, 37 ans, a été condamné ce jeudi soir à 25 ans de réclusion par la cour d’assises de Seine-et-Marne à Melun. Il avait étouffé avec un coussin son fils de 5 ans en 2016 à Dammarie-les-Lys.

 Bois-le-Roi, le 15 décembre 2016. Le corps du petit Samuel, 5 ans, avait été retrouvé dans le coffre de la voiture de son père sur un parking.
Bois-le-Roi, le 15 décembre 2016. Le corps du petit Samuel, 5 ans, avait été retrouvé dans le coffre de la voiture de son père sur un parking. LP/Pascal Villebeuf

    Marc Pulido n'a pas cillé à l'annonce du verdict. Il a été condamné ce jeudi soir à 25 ans de réclusion par la cour d'assises de Seine-et-Marne à Melun, pour avoir tué son fils le 9 décembre 2016 dans son appartement de Dammarie-les-Lys.

    « Il a commis un crime inconcevable pour tous, a rappelé l'avocate générale, Béatrice Angelelli, qui avait requis un peu plus tôt une peine de 30 ans de prison à son encontre. Le propre d'un parent, c'est de protéger son enfant. » Âgé de 37 ans, ce préparateur de commande avait étouffé Samuel, 5 ans, avec un coussin dans la chambre parentale.

    « La situation se crispe au mois de décembre », rappelle la magistrate, qui a retracé les dernières semaines avant le drame. Obnubilé par l'argent que lui devrait Stéphanie, la mère de Samuel, Marc Pulido s'enferme dans ses névroses et ne parle à personne de ces frustrations. « On juge une personnalité carencée, déséquilibrée qui sort de la normale », a d'ailleurs évoqué Fatthi Irguedi, l'avocat de l'accusé.

    Un crime de jalousie selon l'avocate de la partie civile

    La veille des faits, l'accusé « prend conscience que sa femme ne reviendra pas », constate l'avocate générale avant de rappeler le portrait psychologique dressé par les experts psychiatres au cours des trois jours d'audiences : « Immature, intolérant à la frustration, avec une dimension obsessionnelle et une forte dimension matérialiste ». Il réalise en allant sur son compte bancaire que son ex-femme ne lui donnera pas la moitié du crédit.

    Enfermé dans sa colère, il fume des joints et boit du whisky toute la nuit. Au petit matin, il se met à califourchon sur le petit garçon qui l'a rejoint après un cauchemar durant la nuit. Et commet l'irréparable. L'avocate générale revient sur les mots de l'accusé au moment des faits avec Samuel qui lui dit papa à deux reprises. « À ce moment-là, vous avez toute la possibilité de vous arrêter, martèle Béatrice Angelelli. L'enfant est renvoyé à sa place d'objet et c'est le moyen de déposséder la mère. C'est lui qui met un point final. »

    « C'est un crime de jalousie. Il s'est vengé sur l'enfant, estime Elisabette Dos Santos-Martins, l'avocate de la partie civile. Pour moi c'est une vengeance. » Des mots qu'a d'ailleurs tenus la mère, d'une impressionnante dignité durant tout le procès.

    « Je n'arrive pas à expliquer mon geste », a confié l'accusé

    Marc Pulido, incapable d'expliquer son geste, évoque « la passion pour une femme ». Loin d'être convaincu, l'avocate générale enfonce le clou : « Dans ses lettres, il écrit : la mort de notre enfant est la chose qui m'a dépossédé de tout lien avec toi. Tout est dit », ajoute-t-elle.

    « Il a écrit à Stéphanie pour lui demander de la charcuterie espagnole, lui rétorque Me Irguedi, dans sa plaidoirie, avant de rappeler que son client était dans l'unité psychiatrique de sa prison. On voudrait qu'il ait une réaction rationnelle alors qu'il est dans l'irrationnel. »

    « Je n'arrive pas à expliquer mon geste. Voilà », conclut l'accusé qui a demandé pardon, juste avant que la cour se retire pour délibérer. « Vous allez être seul face à la conscience d'un père assassin », lui avait d'ailleurs lancé l'avocate générale lors de son réquisitoire.