Elections régionales: déjà des premiers enseignements pour les maires candidats

En Seine-et-Marne, dans les villes où les maires étaient têtes de liste ou bien placés pour être éligibles, le scrutin régional a mis en lumière au premier tour des scores très bons comme celui de Valérie Lacroute (LR) ou décevants comme celui de Louis Vogel (Agir).

Coulommiers, le 13 Juin 2021. Louis Vogel (à g.) a fait campagne aux côtés de Franck Riester, fondateur du parti Agir. DR.
Coulommiers, le 13 Juin 2021. Louis Vogel (à g.) a fait campagne aux côtés de Franck Riester, fondateur du parti Agir. DR.

    Les abstentionnistes expliquent parfois ne pas se déplacer car ils ne connaissent pas les candidats des régionales. Nombreux sont ceux pourtant déjà engagés dans la vie locale, comme les maires, dont la présence sur une liste semble influencer le choix des électeurs.

    Il est tête de liste en Seine-et-Marne pour la liste Agir-LRM-MoDem menée par Laurent Saint-Martin en Ile-de-France aux élections régionales. Maire de Melun depuis 2016 et président de la Communauté d‘agglomération Melun Val de Seine, Louis Vogel (Agir) arrive seulement 3e dans sa propre ville avec 12,94 % des suffrages exprimés, oscillant entre 8,81 % des voix au bureau dérogatoire des détenus et 19,72 % au bureau 13, au groupe scolaire Montaigu. Le taux d’abstention de 77,51 % à Melun n’arrange rien. Lors des élections municipales en 2020, il avait atteint 77,08 %.

    Est-ce un désaveu de la part de ses administrés ? « A Melun, la liste recueille presque quatre points de plus que dans le département (9,3 %). Je ne suis pas déçu », conteste Louis Vogel. « Le parti Agir n’a que trois ans d’âge et LREM moins de cinq ans. Il y a eu une prime aux sortants, un parti installé depuis longtemps », constate celui qui espère être élu au second tour. « Ce serait une excellente chose que le maire de Melun soit représenté au conseil régional. »

    Son voisin, le maire de Dammarie-les-Lys, Gilles Battail (LR), n° 2 de la liste départementale de Valérie Pécresse récolte 33,59 % des suffrages exprimés. Soit près de trois points de moins que le score réalisé par la présidente sortante en Seine-et-Marne, 36,08 %, et en Ile-de-France, 35,9 % « Cela progresse de 8 ou 9 points dans ma ville pour cette liste par rapport aux résultats de 2015. J’y vois la reconnaissance du travail effectué », se console-t-il.

    Il évoque pour Dammarie le contrat d’actions régionales qui a servi à financer la rénovation de la cantine à l’école François de Tessan ou encore l’aménagement du parc derrière la mairie, l’aide de plus d’un million d’euros à l’entreprise SMR de Dammarie depuis la crise du Covid-19.

    A Nemours, la maire Valérie Lacroute (LR), tête de la liste Pécresse en Seine-et-Marne, rafle 44,45 % des suffrages exprimés dans sa ville. « Les Nemouriens m‘ont largement suivie, au-delà du score francilien de notre liste. Mon choix de revenir au niveau local a été mûrement réfléchi », commente l’ancienne députée. « Mon objectif est de porter les dossiers de notre territoire auprès de la région comme je l’ai fait au niveau national, mais en restant maire cette fois-ci ! »

    Frédéric Valletoux (Agir) à Fontainebleau, attribue les 47,98 % de la liste de Valérie Pécresse sur laquelle il est 8e en Seine-et-Marne, soit 7 points de plus qu’en 2014, au bilan de celle-ci. « Il y a d’abord un effet Pécresse, elle a une personnalité plus connue qu’il y a six ans, elle a un bilan. Je ne suis pas sûr que les électeurs fassent le lien avec moi, estime celui qui est maire depuis seize ans et conseiller régional sortant. Mais oui, nous travaillons ensemble depuis 2007. Elle m’a aidé sur beaucoup de projets. Elle a été vue au Grand Parquet, lors de l’incendie de l’église en 2016, elle aide le festival Série Séries. Donc l’électorat de centre droit de la ville se reconnaît en Valérie Pécresse ».

    A Montereau, au terme d’une campagne active, James Chéron (UDI), conseiller régional sortant et maire de la ville s’attribue une partie des 50,22 % récoltés par la liste de Valérie Pécresse, dans laquelle il figure en 6e position. Après avoir été réélu maire l’an dernier dans un contexte difficile, face à son prédécesseur Yves Jégo (SE), il savoure cette « confiance renouvelée dans les élus municipaux (NDLR : son adjointe Majdoline El Abidi (SE), engagée dans les départementales, a obtenu 41,82 % des suffrages) ». Son score aurait pu être encore meilleur si la campagne très à droite de Valérie Pécresse n’avait pas heurté une partie des électeurs de cette ville qui choisit la gauche pour les scrutins nationaux. « Nous avons fait une campagne locale, précise James Chéron. Les électeurs ont compris l’enjeu de cette élection : avoir une équipe cohérente entre la région, le département et la ville pour porter des projets locaux ».

    À Mitry-Mory, la liste de « rassemblement de gauche et écologiste » de Clémentine Autain (LFI) et sur laquelle la maire Charlotte Blandiot-Faride (PCF) figurait en 25e position, est arrivée en tête du premier tour en récoltant 28,24 % des suffrages exprimés. « Je me satisfais que notre liste soit arrivée en tête à Mitry-Mory et que le cumul des voix de gauche s‘élève à plus de 43 %. C’est le signe d’un renouvellement de la confiance pour la politique menée dans la ville et je le lie aussi au bon score réalisé par Marianne Margaté (PCF) au premier tour des départementales. Pour le second tour des régionales, je me suis à nouveau placée en 23e position certes non éligible, afin de porter le combat nécessaire pour améliorer les conditions de transport des usagers notamment du RER B et contre le CDG Express ou encore plaider pour l’obtention d’un nouveau lycée dans le secteur, afin de faire face à la saturation du lycée Honoré-de-Balzac, qui accueille 1 600 élèves alors qu’il ne compte que 1 200 places ».