Fontainebleau : des commerces souffrent des travaux, place de la République

Fontainebleau : des commerces souffrent des travaux, place de la République

    « Oh c'est vraiment dommage que cette chocolaterie ferme ses portes ! » Ce mardi, de nombreux passants s'arrêtent devant la boutique « Désir Chocolat », intrigués par plusieurs affichettes, qui expliquent le pourquoi de cette fermeture. Un témoignage poignant de Pascale Studer, qui après huit ans d'acharnement a décidé de déposer le bilan de son activité gourmande. Elle confie sa détresse. « J'ai passé vingt ans à Air France, je suis issue d'une famille de restaurateurs et j'ai même été finaliste du Championnat de France de pâtisserie en 1983. Je rêvais depuis longtemps de gérer un commerce. Alors en 2007, j'ai ouvert cette chocolaterie, grâce à mes économies. Je vendais des chocolats belges mais aussi des confiseries du terroir. »Le commerce démarre bien. « Malgré la crise de 2008, pendant quatre ans, j'ai réalisé un chiffre d'affaires annuel de 75 000 â?¬. Mais depuis l'été 2013, c'est la chute libre. A l'époque, le marché qui se déroulait trois fois par semaine face à ma boutique, a déménagé derrière le théâtre, pour l'agrandissement du parking. Sans le parking de surface, sans marché et avec les nuisances du chantier, j'ai assisté à la fuite d'une partie de ma clientèle », déplore la commerçante.Sans compter les difficultés de stationnement ni le plan de circulation complexe. « Résultat : un chiffre d'affaires en chute de 35 %. Après, j'ai tout essayé. J'ai demandé une baisse du loyer, l'indulgence auprès des impôts, un rendez-vous en mairie. Rien n'a abouti. J'ai donc décidé de cesser mon activité », conclut Pascale Studer.

    Fontainebleau. Vue de la future place de la République, qui sera réaménagée en 2017. Parmi une quarantaine de boutiques qui se trouvent à proximité de la place de la République, deux autres ont déjà fermé : la boucherie Bernard et le restaurant La Salamandre. Au Rubis bar, Eric le patron affirme « que son chiffre d'affaires a baissé de 50 % depuis les travaux et le départ du marché. Mon épouse a même dû trouver un travail. » Un peu plus loin, le patron de la sandwicherie a dû s'arrêter pour de graves problèmes de santé. A côté, Chantal, patronne d'une boutique de vêtements, « Histoire de Femmes », se veut philosophe. « Je ne supporte plus cette palissade en face de moi. A part cela, je me plains moins que les autres. Mon chiffre d'affaires se maintient. »Beaucoup s'interrogent sur les éventuelles indemnisations que pourrait verser la mairie, après la fin des travaux, prévus d'ici la fin 2016. A la mairie, on répond que « les dossiers des commerçants en difficulté sont examinés. Mais que l'indemnisation ne peut porter que l'accès à la boutique qui aurait été supprimé ou rendu très difficile. » Beaucoup de commerçants attendent avec impatience une place réaménagée (voir photo). « Il est sûr que l'arrivée de l'office du Tourisme peut amener une relance de nos commerces. Mais en attendant, nous souffrons beaucoup », confie Martial, le patron du Tabac des Halles.