Il faut sauver les vestiges gallo-romains

Projet de musée, représentations théâtrales, restauration... Pour ne pas fermer, le site archéologique doit réussir à se renouveler.

    La direction régionale des affaires culturelles (Drac) menace de recouvrir de terre les thermes, le théâtre et le temple du site archéologique de Châteaubleau, si la communauté de communes de la Brie nangissienne ne trouve pas, d'ici quelques mois, une solution pour les mettre en valeur. L'érosion, due à la pluie, menace en effet ces ouvrages ouverts au public.

    L'intercommunalité a donc recruté une chargée de mission afin de présenter un projet cohérent à la Drac, bien consciente de tenir dans son escarcelle une ressource touristique majeure, à l'intérêt historique reconnu.

    Le site archéologique de Châteaubleau témoigne de la cohabitation entre Gaulois et Romains dans cette région. Des millions de pièces de fausse monnaie y ont été coulées, durant les premiers siècles de notre ère, pendant que l'activité cultuelle autour des eaux guérisseuses ne cessait de faire grandir la ville. Ses vestiges sont désormais en grande partie sous terre. Moins de la moitié des 70 hectares ont été fouillés depuis les premières prospections datant du XIXe siècle.

    « Déjà, il faut rendre le site lisible du public, estime Marie-Claire Costes, l'ancienne chef du service archéologie du département, qui a été recrutée par la communauté de communes. On peut restaurer les murs qui s'effritent. Et même les rehausser. » Pour accueillir les visiteurs, la création d'un musée est envisagée. « Il doit être surprenant, en mettant en avant des thèmes méconnus, comme la fausse monnaie ou la langue gauloise », suggère Fabien Pilon, président de La Riobé, l'association qui gère les fouilles. La mise en place de représentations dans le théâtre antique et des animations supplémentaires pour présenter la vie de l'époque sont d'autres pistes.

    Ghislaine Harscoët, vice-présidente de la Brie nangissienne, chargée de la culture, voit plus grand. « On peut imaginer des projections d'images pour faire revivre les bâtiments. Il faut vraiment avoir quelque chose de novateur pour devenir incontournable. » Et notammen attirer les touristes en transit entre Provins, Fontainebleau et Euro Disney.

    Le problème des coûts n'est pas éludé. Il faudra trouver des mécènes et des subventions publiques afin de pouvoir investir les millions nécessaires.