« Je n’ai pas beaucoup d’amis » : Anaïs, brûlée à 80 %, à la barre face aux incendiaires du Proxy de Pringy

Au troisième jour du procès des incendiaires de l’épicerie Proxy, à Pringy, la fillette a témoigné à la barre, suivie par son père et sa mère. L’émotion a gagné la cour d’assises de Seine-et-Marne et le public.

Melun (Seine-et-Marne), mercredi 27 mars 2024. De gauche à droite, Me Agathe Blanc, l'avocate de la famille, Jean-Paul Joas et sa femme, leurs trois filles dont Anaïs, et Luna Dumay, élève avocate et assistante de Me Blanc. LP/Sébastien Blondé
Melun (Seine-et-Marne), mercredi 27 mars 2024. De gauche à droite, Me Agathe Blanc, l'avocate de la famille, Jean-Paul Joas et sa femme, leurs trois filles dont Anaïs, et Luna Dumay, élève avocate et assistante de Me Blanc. LP/Sébastien Blondé

    Malgré la barrière de la langue, la douleur et les pleurs de la maman d’Anaïs, aidée à la barre par un interprète en langue tamoul, ont transpercé les jurés de la cour d’assises de Seine-et-Marne, ce mercredi à Melun. Un jury et un public fortement remués également, par les témoignages de Jean-Paul Joas, son mari, et de la petite Anaïs, dont le corps a été brûlé à 80 % dans la nuit du 4 au 5 mai 2018, par un jet de cocktail molotov dans l’épicerie familiale, à Pringy alors qu’elle avait 7 ans.

    Au troisième jour du procès des incendiaires du commerce, et de leur commanditaire présumé, qui risquent tous les trois trente ans de réclusion criminelle pour ces faits, l’émotion était à son comble. Le silence total s’est fait quand la jeune victime, âgée aujourd’hui de 13 ans, a été appelée à la barre et est montée sur un tabouret pour lui permettre d’être à hauteur du micro. « Dans les magasins, tout le monde me regarde, lance-t-elle d’emblée de sa voix de petite fille. Je n’ai pas beaucoup d’amis. Avec mon apparence, ils ne sont pas beaucoup à vouloir jouer avec moi. À la maison, c’est compliqué. Je n’arrive pas à faire beaucoup de trucs. J’ai beaucoup de rendez-vous à l’extérieur. »