La Ferté-sous-Jouarre: le jeune accusé d’extorsion mortelle a été remis en liberté

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a ordonné sa remise en liberté jeudi soir. Son avocat avait fait appel de la décision d’un juge des libertés et de la détention du tribunal de Meaux.

Illustration. Un juge des libertés et de la détention provisoire du tribunal de Meaux avait ordonné l'incarcération de Rayan. LP/Olivier Boitet
Illustration. Un juge des libertés et de la détention provisoire du tribunal de Meaux avait ordonné l'incarcération de Rayan. LP/Olivier Boitet

    Rayan a retrouvé la liberté jeudi soir. Cet habitant de La Ferté-sous-Jouarre de 19 ans, soupçonné d’avoir participé à des violences ayant conduit au décès d’un père de famille, dormait en prison depuis le vendredi 16 avril. Son avocat Me Maxime Serverian avait fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal de Meaux, qui avait ordonné son incarcération. Il a donc obtenu gain de cause. « La chambre de l’instruction a fait une stricte application de la loi et a rétabli les droits de la défense », indique sobrement l’avocat. Contacté, le parquet de Meaux n’a pas fait de commentaire.

    Retour sur les faits. Dans la soirée du lundi 12 avril, une habitante de La Ferté-sous-Jouarre croise dans la rue deux jeunes qui transportent un homme dans une brouette. Il s’avère que celui-ci est mort. Ce père de famille du Val-d’Oise était venu jusque dans cette commune du nord Seine-et-Marne pour y rencontrer une prostituée. Dans l’appartement, il était tombé sur Rayan et deux femmes. Point de prostituée sur place mais trois jeunes bien décidés à lui extorquer de l’argent. La situation avait dégénéré. Le trio est soupçonné d’avoir battu à mort le père de famille.

    L’avocat bénéficie d’un vice de procédure

    « Mon client est présumé innocent », rappelle Me Serverian. Rayan est interpellé le lundi 12 avril et mis en examen - quatre jours plus tard - pour extorsion en bande organisée et extorsion avec violence ayant entraîné la mort. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Ses deux amies, idem. Le trio est soupçonné d’avoir extorqué plusieurs hommes, croyant avoir rendez-vous avec des prostituées.

    Le vendredi 16 avril, à l’issue de sa mise en examen par un juge d’instruction, Rayan comparaît devant le JLD, le parquet de Meaux ayant requis la détention provisoire. Le jeune homme demande un débat différé, ce qui est de droit. Il est écroué en attendant l’audience du mercredi 21 avril.

    Entretemps, son avocat demande au juge d’instruction un « permis de communiquer », afin de rencontrer son client en maison d’arrêt pour préparer sa défense. Le magistrat ne peut pas refuser une telle demande. Mais Me Serverian ne recevra jamais l’autorisation. Le jour J, il explique ne pas pouvoir défendre Rayan au mieux de ses intérêts, puisqu’il ne l’a pas rencontré.

    L’audience - qui devait avoir lieu le matin du mercredi 21 avril - est décalée dans l’après-midi. Mais l’avocat estime qu’une entrevue rapide dans le tribunal ne lui permet pas de défendre au mieux les intérêts de son client... puisqu’il n’a pas les moyens matériels de mettre la main sur des pièces justificatives. Rayan va donc comparaître sans avocat devant le JLD, qui le place en détention provisoire. Estimant que son client a été victime d’un vice de forme, son avocat fait alors appel de cette décision… et jeudi soir, Rayan a obtenu sa remise en liberté grâce à la chambre de l’instruction.