Seric va fermer à la fin de l'année

Seric va fermer à la fin de l'année

    Sale temps pour les 39 salariés de Seric, une entreprise du Châtelet-en-Brie spécialisée dans la fabrication de réservoirs lave-vitres, en sous-traitance pour Peugeot, Renault, Nissan, Ford, etc. Lundi, un comité d'entreprise leur a appris la fermeture de l'usine d'ici à la fin 2009. D'où la grève entamée hier dès 14 heures par 100 % du personnel. Les poids lourds qui attendaient leur chargement ont dû repartir à vide.

    «La direction ne nous laisse qu'une alternative : partir à Dieuze en Moselle ou à Bruyères dans les Vosges. Ils veulent réduire le nombre de sites à deux », commente Laurent Prunier, délégué syndical CGT. « Ils sacrifient le site du Châtelet pour faire survivre les deux autres, déplore-t-il. C'est plus facile de fermer un site de 39 salariés que de licencier plus d'une centaine de personnes sur les autres sites. Alors ils se débrouillent pour présenter de mauvais chiffres. Pourtant, ici, on n'arrive pas à fournir ! A long terme, nous pensons qu'ils veulent ne faire qu'un seul site. »

    « Le transfert du personnel est inéluctable »

    Pour beaucoup de salariés, il est hors de question de déménager dans l'est de la France. « Je travaille ici depuis dix ans, ma femme travaille dans le secteur, confie un employé. On ne partira pas. En plus, cela ne sert à rien de s'en aller s'ils refont la même chose là-bas dans un an ou deux. Nous n'avons plus confiance. » Car en octobre 2008 déjà, des menaces avaient pesé sur l'entreprise. Sa fermeture était annoncée pour juillet 2009. Finalement, le responsable Europe du groupe espagnol Ficosa, propriétaire de Seric, s'était rendu sur place et avait changé d'avis.

    Directeur adjoint de Ficosa France, Frédéric Lorival présente différemment la mesure annoncée. « Le groupe Ficosa a annoncé un plan de redéploiement industriel de ses activités, une mesure inéluctable pour sauvegarder la compétitivité sur un marché touché par la crise. Le contexte est différent de celui d'octobre 2008. Le volume de nos commandes a baissé de 45 % depuis un an. Notre pilier, c'est la sauvegarde de l'emploi. Le transfert du personnel est inéluctable. » Laurent Prunier et ses collègues ne désarment pas. Ils veulent rencontrer rapidement le maire du Châtelet, ainsi qu'Yves Jégo (UMP), maire de Montereau et député de la circonscription.