3e confinement : le chef de la réanimation de l’hôpital de Melun-Sénart salue ce scénario

Pour le Dr Mehran Monchi, chef du service réanimation au GHSIF, les mesures annoncées jeudi soir par le Premier ministre laissent espérer une baisse du nombre de patients en réanimation dans trois semaines.

 Melun, 29 novembre 2019.  Le Dr Mehran Monchi, chef du service réanimation au GHSIF, estime que ce confinement « offre une perspective  de diminution du nombre de patients en réanimation dans trois semaines ».
Melun, 29 novembre 2019. Le Dr Mehran Monchi, chef du service réanimation au GHSIF, estime que ce confinement « offre une perspective de diminution du nombre de patients en réanimation dans trois semaines ». LP/Sophie Bordier

    « Une perspective » : c'est ce qu'offre ce confinement de quatre semaines en Ile-de-France annoncé jeudi soir par le Premier ministre selon le Dr Mehran Monchi, chef du service de réanimation au groupe hospitalier sud Ile-de-France de Melun-Sénart.

    « Cette mesure nous donne une certaine assurance qu'on ne va pas se retrouver dans une situation de débordement. On en verra les effets dans trois semaines quand le nombre de patients en réanimation commencera à diminuer », salue et espère le médecin. Tout en reconnaissant qu'il s'agit d'un effort collectif : « Mais cela signifire qu'il faut encore tenir trois semaines... »

    Selon lui, «ce qui a motivé la décision du gouvernement, c'est qu'on risquait de ne plus pouvoir accueillir de patients en réanimation ».

    Les chiffres vont dans ce sens. « La Seine-et-Marne est le département d'Ile-de-France qui connait le plus de tensions en lits de réa. On est à un taux de 180% de patients par rapport à la capacité des services ! », alerte le Dr Monchi.

    « On est tous là car il n'y a pas de renforts prévus en Ile-de-France »

    La durée moyenne de séjour en réa des patients atteints du Covid est de l'ordre de deux à trois semaines. « A Melun, nous comptons ce vendredi 19 mars 82 patients hospitalisés pour Covid dont 25 en réanimation alors que nous avons normalement 22 lits de réa. On fluctue entre 24 et 29 en ce moment, c'est au-delà des 100% de notre capacité normale et rien que pour le Covid ! »

    Le GHSIF a dû réagir en convertissant 12 lits de l'unité de surveillance continue (USC) et six lits de médecine pour augmenter la capacité de la réanimation. L'ouverture de l'aile de cardiologie-néphrologie de 36 lits le 22 mars va également permettre de convertir 12 lits supplémentaires pour la réanimation. Douze moniteurs offerts par le conseil régional et les fonds européens permettront de suivre les patients dans ces lits modulaires.

    L'équipe du Dr Monchi va donc s'accrocher pour garder le cap. Dans le service réanimation, ils sont 62 personnels infirmiers et 40 aide-soignantes. « Beaucoup de jours de repos sont annulés, les formations aussi. On est tous là car il n'y a pas de renforts prévus en Ile-de-France ».

    Deux patients de son service ont été transférés en avion dans un hôpital du Sud-Ouest de la France en début de semaine. Comme deux autres de la réa de l'hôpital de Meaux lundi.

    Note d'espoir tout de même : il y avait 29 patients en réa mercredi. Ils sont 25 ce vendredi. « On a, chaque jour, entre quatre à six sorties de réa majoritairement de patients atteints du Covid », conclut le Dr Monchi.