Le Mée-sur-Seine : deux Melunais répondent de la mort de Wildy Gourville devant les assises

Deux habitants de Melun sont jugés, cette semaine, pour la mort de Wildy Gourville, tué de deux balles dans l’abdomen, le 8 février 2016 au Mée-sur-Seine. Un de ses amis avait été blessé à la tête.

 Wildy Gourville, 18 ans, était gardien de but de l’équipe des moins de 19 ans au club de football du Mée.
Wildy Gourville, 18 ans, était gardien de but de l’équipe des moins de 19 ans au club de football du Mée. DR

    La cour d'assises de Seine-et-Marne, à Melun, juge à partir de lundi - et durant cinq jours - Jonathan Miranda, 23 ans, et Hervé Mendy, 22 ans, pour « violence en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner et violence aggravée ».

    Ces deux habitants de Melun, âgés de 22 et 23 ans, sont jugés pour avoir provoqué la mort de Wildy Gourville, le 8 février 2016. Ce jeune habitant du Mée âgé de 18 ans avait reçu deux balles dans le ventre, alors qu'il se trouvait en compagnie de trois amis, dans une cage d'escalier au B53 square Alexis-Carel, au Mée. Un de ses copains, Sofiane, avait été blessé à la tête. Hervé Mendy serait le tireur.

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    Cette nuit-là, vers 3 heures, le petit groupe était installé entre les deuxième et troisième étages et fumait la chicha, lorsque trois hommes - le visage dissimulé par une écharpe ou une cagoule - avaient surgi. A la vue d'une arme de poing, Yacine, un des copains, avait pris la fuite dans l'escalier et s'était réfugié dans des buissons alentour.

    Un agresseur avait foncé sur Sofiane. Wildy avait alors voulu le secourir. Voyant débouler l'agresseur armé, Abdelghani s'était enfui. Des coups de feu avaient retenti, Wildy avait été touché au ventre, Sofiane à la tête. Les assaillants s'étaient ensuite sauvés en passant par les sous-sols, menant à un autre bâtiment. Wildy - retrouvé inconscient sur le palier du premier étage - allait décéder quelques heures plus tard.

    Le Mée, le 12 février 2016. A la sortie de la salle de prière du Mée, des amis de Wildy avaient revêtu un tee-shirt en sa mémoire. LP/Sophie Bordier
    Le Mée, le 12 février 2016. A la sortie de la salle de prière du Mée, des amis de Wildy avaient revêtu un tee-shirt en sa mémoire. LP/Sophie Bordier DR

    Très vite, les enquêteurs avaient compris que le drame était l'aboutissement d'une ancienne rivalité entre des jeunes du Mée et des jeunes du quartier Montaigu, à Melun. Deux groupes qui s'affrontaient de manière violente et récurrente depuis mai 2015. Un jeune de Montaigu, ami d'Hervé Mendy, avait notamment été agressé avec un couteau à la gare du Mée.

    Ce sont des rumeurs qui avaient mis les enquêteurs de la brigade criminelle de la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles (Yvelines) sur la piste des deux accusés, surnommés Jopomme et Chacal, à savoir Jonathan Miranda et Hervé Mendy. Ils allaient être interpellés en mars et en avril 2016 : le premier dans un appartement du quartier Montaigu, à Melun, caché sous un lit. Le second chez sa sœur, à Evry (Essonne). Le troisième agresseur n'a pas été identifié.

    Le drame avait provoqué un grand émoi au Mée. Un rassemblement avait été organisé peu après et un millier de personnes s'était rendu aux obsèques de Wildy Gourville, alors élève de terminale au lycée professionnel Antonin-Carême, à Savigny-le-Temple. Le jeune homme était aussi le gardien de but de l'équipe des moins de 19 ans au club de football du Mée.