Le Vaudoué. Pierre Bacqué quitte Les Républicains et parraine Marine Le Pen

 Melun, janvier 2016. Pierre Bacqué, président du conseil d’administration du Sdis, a décidé de parrainer Marine Le Pen.
Melun, janvier 2016. Pierre Bacqué, président du conseil d’administration du Sdis, a décidé de parrainer Marine Le Pen. LP/Sophie Bordier

    Que Marine Le Pen vienne en déplacement ce vendredi à 15 h 30 en Seine-et-Marne n'a rien d'étonnant. Qu'elle soit reçue au Vaudoué, un village du Gâtinais, par son maire Pierre Bacqué, l'est un peu plus. Ce dernier, conseiller départemental (LR), entré au RPR en 1981, a décidé ce mercredi de ne plus soutenir François Fillon, de quitter son parti et de siéger en tant que divers droite. « Que Les Républicains continuent de soutenir Fillon alors qu'il est mis en examen est intolérable pour le gaulliste que je suis », fustige le sexagénaire qui dit avoir pris sa décision il y a deux semaines.

    Pour insister sur « la cassure » qu'il ressent avec son ancien parti, Pierre Bacqué a décidé de faire un geste pour marquer les esprits. Il va donner son parrainage pour la présidentielle à la candidate du Front national. Et pour « ne pas le faire dans une cave à la lumière d'une bougie », la signature du formulaire se fera en grande pompe, sous l'œil des médias. La candidate frontiste dispose, au comptage officiel de ce jeudi, de 25 parrainages, contre 738 pour François Fillon. En 2012, elle avait aussi affirmé peiner à obtenir les fameux 500 sésames avant de finalement les obtenir.

    « Pour Les Républicains, Marine Le Pen sent le bûcher (sic). Il y a des pressions pour ne pas lui donner de parrainage. C'est intolérable, dans une démocratie, qu'un parti qui est légal et fera 40 % au second tour n'obtienne pas les parrainages nécessaires. Je veux m'opposer à ce système », s'emporte celui qui, depuis un an, présidait le conseil d'administration du service départemental d'incendie et de secours (Sdis). Jean-Jacques Barbaux, le président (LR) du conseil départemental, a décidé ce jeudi après-midi de lui retirer cette délégation. « Je ne peux accepter ni cautionner ce geste contraire aux valeurs que la majorité départementale défend jour après jour, estime Jean-Jacques Barbaux. Je ne peux par ailleurs exposer cette grande institution qu'est le Sdis aux aléas et controverses que ne manquerait pas de générer la position de son actuel président ».

    Pourtant Pierre Bacqué affirme ne pas adhérer au Front national. « Je ne partage pas les idées de Marine Le Pen, assure-t-il. J'ai surtout vérifié qu'elle ne rétablirait pas la peine de mort avant de lui accorder mon parrainage, insiste celui qui se décrit comme un humaniste. Mais je mesure les conséquences de mon acte. Je sais que je vais me fâcher avec mes amis et perdre beaucoup. Je continuerai pourtant à soutenir la politique du département. »