Les profs veulent plus de moyens et occupent le lycée

Chelles, samedi matin. Après trois nuits passées dans le lycée, les enseignants restent mobilisés, dans l’attente d’un rendez-vous avec le rectorat, prévu le 12 avril.
Chelles, samedi matin. Après trois nuits passées dans le lycée, les enseignants restent mobilisés, dans l’attente d’un rendez-vous avec le rectorat, prévu le 12 avril. (LP/G.P.)

    Protester sans perturber. C'est la méthode retenue par les enseignants du lycée professionnel Louis-Lumière, à Chelles, pour obtenir du rectorat une revalorisation de la dotation horaire globale, actuellement en deçà du minimum exigé par l'Education nationale.

    Samedi matin, alors que débutait la journée portes ouvertes au lycée, les profs avaient l'air fatigués. Depuis mardi soir, en effet, ils occupent le lycée, où ils ont passé les trois dernières nuits tout en continuant à donner des cours.

    « On aurait pu pourrir la journée portes ouvertes, ou les épreuves du bac blanc qui se déroulent en ce moment. Mais notre but, ce n'est pas de pénaliser les élèves  », indique Raphaël Minck, prof de maths et délégué de l'intersyndicale des enseignants.

    Au contraire, s'ils se mobilisent, c'est pour qu'ils apprennent dans de meilleures conditions. « Le problème n'est pas nouveau. Il nous manque des heures depuis la mise en place du bac pro sur trois ans, en 2008-2009. Mais le phénomène s'aggrave chaque année et actuellement, sur l'ensemble du lycée, il nous manque 50 heures par semaine  », ajoute Raphaël Minck.

    A cette difficulté s'ajoute celle introduite par un décret promulgué cet été qui impose aux lycées de réinscrire tous les redoublants de Terminale. « Ce qui conduirait à l'ouverture d'une classe de 30 élèves alors que pour notre lycée, classé en zone sensible, nos classes sont déjà au maximum avec 24 élèves. »

    Une situation, qui, selon le communiqué de l'intersyndicale, « pénalise fortement nos élèves et nuit à la réussite de ces derniers, que ce soit pour l'obtention de leur diplôme ou leur poursuite d'études  ». Les enseignants suggèrent l'ouverture d'une classe « spécifique aux redoublants et de créer deux classes de 15 élèves plutôt qu'une seule de 30  ».

    Pour l'instant, le rectorat de l'académie de Créteil est resté sourd à leurs revendications mais a promis de les recevoir le 12 avril.

    Hier soir, les enseignants ont décidé de poursuivre l'occupation du lycée toute cette semaine.