Ils avaient attaqué plusieurs fois la même bijouterie

Ils avaient attaqué plusieurs fois la même bijouterie

    Sept jeunes prévenus étaient jugés hier par le tribunal correctionnel de Meaux pour s'être attaqués à des degrés divers à la bijouterie la Baguerie, à Meaux. La première tentative de vol à main armée remonte au 14 décembre 2007, mais les braqueurs n'avaient pas pu atteindre leur cible. La dernière, le 6 mars 2008, a permis leur arrestation. Seule l'attaque du 24 décembre 2007 leur avait permis de repartir avec un butin.

    C'est peu dire qu'il a fallu beaucoup de patience à la présidente Marie-Christine Hébert-Pageot pour mener les débats. Tout d'abord, il y avait le « grand absent », Cédric D. La substitute du procureur, Stéphanie Mongay, se doutait qu'il « n'avait pas envie d'affronter les autres ». Et pour cause : interpellé pour les premiers faits, c'est grâce à ses déclarations que deux de ses complices allaient être identifiés et mis sur écoute par la police judiciaire de Meaux.

    Interpellé par les policiers à l'intérieur d u magasin

    Erwan G., lui, est apparu comme la « girouette ». Entre les déclarations qu'il a faites en garde à vue, devant le juge, en confrontation ou à l'audience, on n'y trouve pas son compte : hier, il dédouanait celui dont le nom apparaît dans les trois affaires. Trésor P., c'était « l'amnésique » de l'histoire. Et, en plus, il était drôle : s'il s'est retrouvé interpellé le 6 mars 2008 portant huit couches de vêtementsâ?¦ c'est parce qu'il est « frileux », et non pas pour lui permettre de changer d'allure pendant sa fuite. Samy D. est apparu comme le « gars embarrassé ». Pour expliquer sa présence dans un hôtel de Montévrain la veille de la première tentative de braquage, il a juste pris les magistrats pour des idiots : « On va souvent à l'hôtel entre amis, pas forcément avec des filles. » Il était venu à la demande d'un copain, dont il n'a pas donné le nom, et, apprenant la préparation de l'attaque du 14 décembre 2007, il auraitâ?¦ renoncé.

    L'« agressif », c'était Cédric R., qui n'était pas loin de l'altercation avec la présidente. Jusqu'au moment où il est parti dans une grandiloquente déclaration d'amitié au principal prévenu : « Demain, il meurt, je meurs ! » Une jeune fille, Kanni K., comptait parmi les prévenus : la « courageuse » qui, sans se dédouaner de sa participation aux derniers faits, a eu le cran de maintenir ses déclarations, très ennuyeuses pour ses comparses. Et, enfin, il y avait le beau Ronald H., bras croisés dans le box, énervé d'être là : l'« innocent », puisque totalement étranger aux deux premières affaires, mais bien obligé de reconnaître sa responsabilité dans le braquage du 6 marsâ?¦ puisque interpellé par les policiers à l'intérieur de la bijouterie ! Le parquet a requis quatre ans dont trois ferme, avec maintien de détention , à son encontre.