Meaux : les Roza dénoncent le harcèlement scolaire dans un livre pour enfants

Antonin et Bruno Roza figurent parmi les invités du premier salon du livre jeunesse, à la médiathèque, ce week-end. L’ancien élève harcelé et son père y dédicaceront leur bande dessinée sur les « embêteurs » des cours d’école.

 Meaux, le 19 décembre 2018. Antonin Roza et son père Bruno (de gauche à droite), ici lors d’une séance de dédicaces à la librairie le Monde d’Arthur.
Meaux, le 19 décembre 2018. Antonin Roza et son père Bruno (de gauche à droite), ici lors d’une séance de dédicaces à la librairie le Monde d’Arthur. LP/A.A.

    Au-delà des personnages d'ogres, de fées et de sorcières, la littérature jeunesse est multiple. Le premier salon du livre jeunesse de Meaux, organisé à la médiathèque ce week-end par la municipalité en partenariat avec la librairie le Monde d'Arthur, en témoigne.

    Participeront à ce nouveau rendez-vous une vingtaine d'auteurs, parmi lesquels Bruno Roza, 60 ans, et son fils Antonin, 24 ans. Dans leur bande dessinée « Le Chien qui aimait les livres », le duo s'attaque à un thème aussi ardu que concernant pour les enfants : le harcèlement scolaire.

    « C'est un livre amusant, pas un livre noir », prévient Bruno Roza. Le narrateur de cette histoire tendre et poétique est Billy, un chien dont le jeune maître Jules est un écolier malmené par les « embêteurs » de la cour de récréation.

    Un premier conte publié à deux en 2015

    Ce fléau du harcèlement scolaire, qui toucherait aujourd'hui un enfant sur dix en France, Antonin et Bruno Roza en ont fait la douloureuse expérience, à tel point que le premier a dû poursuivre sa scolarité à domicile.

    « L'enfance d'Antonin a été marquée par des histoires de harcèlement à l'école primaire, confie le père. Avec du recul, nous avons eu envie d'en parler. Tous les dessins de la maison s'inspirent de notre vieille fermette à Bouleurs. »

    Père et fils travaillent ensemble depuis 2015. Documentaliste au lycée Bossuet, et à ce titre témoin de scènes de harcèlement, Bruno Roza écrivait alors des poèmes pour la revue Conférence, fondée en 1995 à Trocy-en-Multien par Christophe Carraud.

    Par curiosité, le sexagénaire présente à ce dernier les dessins de son fils. L'éditeur est emballé. Et créé dans la foulée une nouvelle collection des éditions de la revue Conférence, qui publie leur premier conte « Une reine dans un jardin ».

    À Antonin les illustrations, à Bruno les textes

    Depuis, les rôles sont définis : Antonin imagine les illustrations, Bruno signe les textes.

    « Antonin est un autodidacte », assure son père. Influencé par Sempé et par Joann Sfar, le fils dessine « depuis tout petit, 4 ou 5 ans ». « Je n'aurais jamais pensé en faire mon métier », assure-t-il aujourd'hui.

    Depuis la parution fin 2017 du « Chien qui aimait les livres », Bruno Roza se rend régulièrement dans des écoles pour évoquer le harcèlement scolaire.

    « Je suis intervenu dans plusieurs classes de CM2, dans la région meldoise comme à Paris, raconte-t-il. Une directrice m'a même dit avoir été étonnée par la façon dont notre livre délie les langues des élèves. »

    Samedi 12 janvier de 10 heures à 18 heures et dimanche 13 de 14 heures à 18 heures à l'espace culturel Charles-Beauchart, à côté du théâtre Luxembourg. Plus d'informations au 01.83.69.00.90. Parmi les auteurs en dédicace : Agnès Bertron-Martin, Pascale Bourgeault, Gabriella Corcione, Christine Davenier, Anne-Marie Desplat-Duc, Cécile Fauconnier-Vangout, Camille Kohler (Mim), Gérard Lecas, Christophe Mauri, Souleymane Mbodj, Mystic, Elsa Oriol, Jean-Baptiste de Panafieu, Jean-Michel Payet, Antonin et Bruno Roza, Ruberto Sanquer, MakaTraoré, Sandrine Weislinger et Nathalie Wolff.