Seine-et-Marne : 15 ans de réclusion pour avoir tué un jeune lors d’une virée alcoolisée

Luc Paris, 58 ans, comparaissait depuis mardi devant la cour d’assises de Seine-et-Marne à Melun, accusé d’avoir tué un jeune de 21 ans et gravement blessé un autre à Pontcarré, le 4 mai 2015.

 Pontcarré. Les faits s’étaient déroulés dans la rue des Maisons-Brûlées, à quelques centaines de mètres du domicile de l’accusé.
Pontcarré. Les faits s’étaient déroulés dans la rue des Maisons-Brûlées, à quelques centaines de mètres du domicile de l’accusé. LP/Sébastien Blondé

    Luc Paris a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir tué Nassim, âgé de 21 ans, et tenté de tuer Hocine, dans une voiture, le 4 mai 2015, dans une rue de Pontcarré. Hocine, 27 ans, blessé à la main et au pied par le même couteau, s'en était tiré avec 45 jours d'incapacité totale de travail (ITT). L'accusé, qui n'a rien montré à l'énoncé du verdict, a écopé en outre de 5 ans de suivi sociojudiciaire, avec une injonction de soin.

    L'avocat général avait requis 20 ans de réclusion criminelle après être longuement revenu sur cette dramatique nuit, durant laquelle la principale victime s'était au départ proposée de raccompagner l'accusé totalement ivre. « Comment imaginer me promener durant trois heures pendant que j'étais ivre et comment n'ont-ils pas compris que je pouvais être dangereux dans un tel état ? », a estimé l'accusé, persuadé que les jeunes s'apprêtaient à lui faire du mal.

    L'accusé se sentait « en danger »

    La victime avait croisé quelques heures plus tôt l'accusé qui sortait d'une épicerie de Roissy-en-Brie en titubant. Il lui avait proposé de le ramener à son domicile à Pontcarré, en prenant le volant de la voiture de Luc Paris, à l'issue d'un périple alcoolisé dans le secteur d'Ozoir. Expliquant « se sentir menacé », le quinquagénaire, assis à l'arrière, avait brusquement poignardé Nassim, puis Hocine qui se trouvait sur le siège passager.

    Pour le magistrat, « tout indique qu'il avait l'intention de tuer. C'était une exécution. » Malgré ses 2,17 g/litre d'alcool dans le sang, l'accusé « a été capable de sortir de la voiture, d'ouvrir la porte de son domicile, de trouver de la monnaie et de prendre un couteau qu'il a dissimulé dans sa manche,« a martelé l'avocat général.

    Pour le coup de couteau, « on ne parle pas de piquer mais d'enfoncer » la lame à hauteur du cou, « sur près de 10 cm. Même dans le geste, on est dans l'idée de viser le cou. »

    « On ne peut pas établir la force du coup », a rétorqué Me Pierre Rouanet, l'avocat de Luc Paris, lors de sa plaidoirie.

    « Une volonté de tuer » selon l'avocat des victimes

    Pour Me Pierre-Louis Rouyer, l'avocat de la famille de Nassim et de Hocine, il y avait « une volonté implacable, celle de tuer », notamment quand l'accusé « avoue que le couteau n'a pas atteint son but, puis lorsqu'il utilise le terme éliminer, un lapsus freudien révélateur. »

    « Il demande qu'on le ramène chez lui et il se retrouve à Ozoir-la-Ferrière », a souligné l'avocat de la défense qui évoque « un climat anxiogène installé ». Selon ses dires, il n'avait aucunement l'intention de tuer. « C'est un geste irréfléchi et incompréhensible, martèle Me Rouanet. Il a piqué pour fuir. »