« Il faut faire vite ! » : à Saâcy, 80 ans après le dernier convoi de la déportation, le défi de la transmission

Ce vendredi 16 août, la commune commémorait ce tragique événement. Présent chaque année, le résistant et survivant Jean-Louis Lafaurie, âgé de presque 101 ans, a insisté sur la nécessité de perpétuer la mémoire.

Saâcy-sur-Marne, vendredi 16 août. Devant le wagon du Mémorial de la Déportation, Jean-Louis Lafaurie, résistant et déporté, veut s'adresser aux enfants (ici, Agathe, Émile et Mila). LP/C.L.
Saâcy-sur-Marne, vendredi 16 août. Devant le wagon du Mémorial de la Déportation, Jean-Louis Lafaurie, résistant et déporté, veut s'adresser aux enfants (ici, Agathe, Émile et Mila). LP/C.L.

    « Mon devoir est de transmettre la parole de ceux qui ont vécu la déportation pour que, plus jamais, nous n’ayons à revivre ces pages sombres de l’Histoire », déclare Jean-Louis Lafaurie. Dans l’assemblée qui s’est réunie devant le wagon du mémorial de la déportation de Saâcy-sur-Marne, ce vendredi 16 août, beaucoup de seniors mais très peu de jeunes. Seulement une poignée d’enfants assiste à l’événement. Ce 16 août, c’est un jour spécial, puisqu’il y a pile quatre-vingts ans, le dernier convoi de la déportation parti de France traversait la commune dans des circonstances dramatiques. Il y a bien Lucas, 4 ans, accompagné de sa maman Marion. Au moment où le public se met à chanter la Marseillaise, la petite tête blonde tente de suivre. « Il va falloir que tu apprennes les paroles », sourit sa mère.

    Rendre hommage, transmettre et témoigner pour que la mémoire perdure, c’est tout l’enjeu de ces moments de commémoration. Il y a quatre-vingts ans, le soir du 15 août 1944, neuf jours avant la Libération de Paris, 2 400 résistants, hommes et femmes, détenus à la prison de Fresnes et au fort de Romainville, mais aussi 158 aviateurs alliés quittent la gare de marchandises de Pantin dans un train : le convoi n° 73. Il s’agit du dernier convoi de déportés en partance de France vers des camps de la mort, en Allemagne.