Gagny : la résistance s’organise contre le stationnement payant

Mise en place depuis lundi, la mesure provoque un tollé. Une manifestation est prévue ce samedi.

 Gagny, ce jeudi 20 septembre. Horodateurs hors d’usage, boycott des places payantes, panneau appelant à la manifestation, les habitants se mobilisent contre la mise en place du stationnement payant
Gagny, ce jeudi 20 septembre. Horodateurs hors d’usage, boycott des places payantes, panneau appelant à la manifestation, les habitants se mobilisent contre la mise en place du stationnement payant LP/Sébastien Thomas

    Michel Teulet, le maire (LR) de Gagny, n'avait sans doute pas imaginé que sa décision provoquerait une telle levée de boucliers. En imposant le stationnement payant depuis lundi, l'élu se trouve confronté à la colère d'une partie des habitants. Une partie des horodateurs a ainsi été vandalisée. Et la résistance s'organise. Avec, en point d'orgue, une manifestation, ce samedi, à 10 heures devant la mairie.

    « Ça fait soixante ans que j'habite ici et je n'avais jamais vu de ça de ma vie. » En sortant de chez lui, ce jeudi matin, Robert l'a tout de suite remarqué : plus aucune voiture ne stationne devant chez lui. Et pour cause : devenu payante, la rue du Docteur-Roux n'attire plus grand monde, bien qu'elle soit à 5 minutes de la gare. « C'est d'autant plus incompréhensible qu'il n'y a jamais eu de gros problème pour se garer ici », poursuit-il.

    Gagny, ce jeudi 20 septembre. Boycott des places payantes, les habitants se mobilisent contre la mise en place du stationnement payant/LP/Sébastien Thomas.
    Gagny, ce jeudi 20 septembre. Boycott des places payantes, les habitants se mobilisent contre la mise en place du stationnement payant/LP/Sébastien Thomas. LP/Sébastien Thomas

    Ou bien est-ce le fait de l'appel au boycott lancé par un groupe d'opposants au projet sur Facebook qui réunit près de 950 personnes ? Sans doute un peu des deux. Depuis le début de la semaine, ces membres tractent pour appeler à la manifestation. « À 300 € l'année pour les riverains, c'est délirant alors qu'à Chelles (Seine-et-Marne), qui est juste à côté, c'est 70 €, s'exclame Dorian. On nous avait dit que la première demi-heure était gratuite. Non seulement, certains horodateurs n'affichent que 15 minutes, quand ils marchent, mais surtout, ce temps n'est utilisable qu'une seule fois par jour. »

    Gagny, ce jeudi 20 septembre. Horodateurs hors d’usage, les habitants se mobilisent contre la mise en place du stationnement payant. LP/Sébastien Thomas.
    Gagny, ce jeudi 20 septembre. Horodateurs hors d’usage, les habitants se mobilisent contre la mise en place du stationnement payant. LP/Sébastien Thomas. LP/Sébastien Thomas

    « Ça n'incite pas vraiment à faire les courses chez nous »

    Un choix qui provoque la colère de certains commerçants. Comme Karim, boulanger. « J'ai constaté une baisse de 20 % de son activité depuis le début de la semaine et ça coïncide avec la mise ne place du stationnement payant, déplore-t-il. Mes employés sont obligés de se garer à 10 minutes d'ici. C'est infernal. »

    Alexandra, fleuriste, partage cet avis. « 500 € par an pour se garer pour les salariés, ce n'est pas tenable, assène la jeune femme qui a ouvert sa boutique en avril. Si j'avais su cela, je ne serais pas venue. Clairement, le maire est en train d'envoyer tous les clients vers le centre commercial qui a un parking gratuit. Et puis voir les rues vides, ça n'incite pas vraiment à faire les courses chez nous. »

    Liliane vient d'acheter son restaurant le 1er juillet car elle bénéficiait d'un parking juste devant. Avant d'apprendre qu'il serait payant. « Sans place pour se garer, les clients iront un peu plus loin, à Neuilly-sur-Marne, où c'est gratuit, se lamente-t-elle. La mairie pourrait au moins mettre en place la gratuité entre 12 heures et 14 heures. Si ça ne change pas, je ne tiendrais pas longtemps ».

    Des ajustements possibles dans un an

    Face à toutes ces critiques, Michel Teulet reste droit dans ses bottes. « Vider les rues, c'était notre objectif puisque nous ne voulions plus d'automobilistes des villes voisines, assume-t-il. Par ailleurs, cela a permis aux riverains de découvrir qu'ils avaient un parking. » Quant aux 30 minutes gratuites non renouvelables ou sur l'absence de gratuité entre 12 et 14 heures, l'élu se veut intraitable. « Si on commence à ajouter de la gratuité par ci, par là, cela n'a plus de sens, insiste-t-il. Je rappelle que les voies payantes ne représentent que 14 % de la voirie communale ».

    Seule concession : une clause de revoyure est prévue dans un an avec le délégataire pour voir si des ajustements sont nécessaires.