Inauguration du centre aquatique olympique : le responsable de la CGT interpellé à Saint-Denis a été libéré

Ce jeudi matin, en marge de la visite présidentielle, Kamel Brahmi, le délégué départemental de la CGT, a été arrêté à l’issue d’une manifestation pour un plan d’urgence dans l’éducation en Seine-Saint-Denis. Il a été relâché en fin d’après-midi.

    De l’inauguration du centre aquatique olympique (CAO) par Emmanuel Macron ce jeudi matin, beaucoup se souviendront de la démonstration ratée d’un plongeur français qui fait le bonheur des réseaux sociaux. Enseignants, parents d’élèves et syndicalistes mobilisés au même moment en face de l’équipement pour un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis, eux, retiendront plutôt l’interpellation du secrétaire de l’union départementale de la CGT à l’issue d’une « action coup de poing » qui s’était jusque-là déroulée dans le calme. Placé en garde à vue en milieu de journée, Kamel Brahmi a été libéré un peu avant 19 heures.

    En fin de matinée, environ 70 personnes ont été reconduites par vagues vers la station du RER B par les policiers chargés d’encadrer la mobilisation. Kamel Brahmi a été raccompagné parmi les derniers. « À environ 500 mètres du Stade de France, Kamel a dit que c’était pénible d’être nassé sous la pluie, raconte Jules Rondeau, un camarade qui était alors à ses côtés. Il n’y avait plus que des agents de la Brav-M de Paris et l’un d’entre eux lui a dit : Vous avez dit que j’étais pénible ? C’est tout. Il n’y a eu aucune altercation, aucun échange virulent. »

    Louise Paternoster, enseignante et cosecrétaire de la CGT Educ’action 93, dénonce une « arrestation arbitraire » : « C’était l’heure de la réjouissance puisque je venais de faire des annonces positives : nous allons être reçus à Matignon et à Grenelle (NDLR : au ministère de l’Éducation nationale) dans quelques jours. » Elle voit cette interpellation comme « de l’intimidation ». « Les collègues sont en colère, souligne-t-elle. S’en prendre à lui, c’est s’en prendre à nous tous. Ce n’est pas anodin. On voit une fébrilité des pouvoirs publics. »

    Présent à l’intérieur du CAO pour l’inauguration, dont il a profité pour échanger avec le président de la République au sujet des revendications de la communauté éducative de Seine-Saint-Denis, le député Éric Coquerel (LFI) a ensuite rejoint les manifestants présents devant le commissariat de Saint-Denis pour exiger la libération du responsable syndical. « Il est en garde à vue pour outrage », rapportait l’élu dans l’après-midi, sans en savoir beaucoup plus. « Ça ne ressemble pas à Kamel », confie Ali Bettahar, délégué CGT à la mairie de Tremblay-en-France, qui s’est lui aussi rendu devant l’hôtel de police dionysien.