Un suspect poursuivi après l'attaque du fourgon

Un suspect poursuivi après l'attaque du fourgon

    L'enquête sur l'attaque au kalachnikov d'un fourgon de police, à La Courneuve, le week-end dernier, s'est traduite hier par la présentation au tribunal d'un seul des trois suspects. Il s'agit du jeune homme de 23 ans qui avait profité de l'ouverture de la porte du fourgon pour filer à pied, les mains menottées dans le dos. Il avait été rattrapé peu de temps après par les policiers. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour « évasion en bande organisée, association de malfaiteurs et tentative d'homicide en bande organisée » et requis le placement en détention provisoire du jeune homme. Le juge des libertés et de la détention devait trancher hier soir.

    Les deux autres suspects, âgés de 22 et 24 ans, ont été remis en liberté. L'un était aussi dans le fourgon dans la nuit de samedi à dimanche, mais n'a pas bougé, et l'autre était toujours au commissariat de La Courneuve.

    Les trois jeunes gens ont été arrêtés samedi soir au pied d'un immeuble, dans le quartier des 4000, après des tirs de projectiles, peut-être des tirs de grenaille sur une voiture des forces de l'ordre. Selon nos informations, les premières analyses n'ont pas révélé de traces de poudre sur le suspect de 23 ans.

    Côté politique, l'affaire continue de susciter réactions et polémiques. Quelques heures après sa visite inopinée, mardi soir, au commissariat de La Courneuve, où elle a promis des opérations coups de poing contre le trafic de stupéfiants, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a qualifié hier matin la ville de « supermarché de la drogue ».

    « Nous refusons que la ville soit à nouveau instrumentalisée »

    L'expression a provoqué la colère du maire communiste de La Courneuve, Gilles Poux, qui a demandé des excuses à la ministre, dénonçant une « escalade verbale » alimentant la « discrimination » dont sa ville est, selon lui, victime. « Nous refusons que La Courneuve soit à nouveau instrumentalisée au profit de démonstrations politiciennes des uns et des autres », poursuit l'élu.

    Quant au député socialiste de Seine-Saint-Denis, Daniel Golberg, il a écrit hier à la ministre pour lui reprocher des « propos indignes du débat républicain » lors de la séance de questions au gouvernement de la veille, où il a proposé la création d'une mission parlementaire sur les effectifs et l'utilisation des forces de police en Seine-Saint-Denis. Michèle Alliot-Marie avait accusé le député de « rouler des mécaniques » et « d'énoncer des contre-vérités ».

    Des opérations de police coups de poing ont été menées hier soir à Stains et à Sevran, avec des renforts parisiens. Selon nos informations, un peu de cocaïne et quelques barrettes de cannabis ont été saisies lors de ce contrôle au Clos-Saint-Lazare à Stains, qui a mobilisé plus d'une centaine de policiers. Aux Beaudottes, à Sevran, l'opération s'est terminée vers 21 heures. Une personne a été interpellée avec 150 grammes de cannabis.