Municipales à La Courneuve : pour le maire PCF, c’est la der des ders

Gilles Poux l’assure : ce mandat, s’il l’obtient, sera le dernier. Soutenu par le PS et La France Insoumise, il fait face à trois autres listes.

 La Courneuve. Gilles Poux est  maire (PCF) depuis 1996.
La Courneuve. Gilles Poux est maire (PCF) depuis 1996. LP/Gwenael Bourdon

    Entré en campagne le 11 octobre, Gilles Poux, maire sortant (PCF) de La Courneuve, a un bon feeling. Les électeurs, dit-il, lui ont réservé « un accueil bienveillant ». On l'imaginerait mal dire le contraire, mais il a ses repères : c'est la cinquième fois qu'il se présente, dans cette commune dont il est maire sans discontinuer depuis 1996.

    Cette campagne sera d'ailleurs la dernière. « Des jeunes arrivent, des énergies nouvelles, il faut songer à passer le relais. », indique l'élu de 62 ans, soutenu par le PS et La France Insoumise.

    A l'entendre, ce tournant personnel coïncide avec un tournant plus collectif. La Courneuve va accueillir une gare du métro du Grand Paris, des aménagements liés aux JO de 2024, des travaux de rénovation urbaine, des entreprises… « Ce territoire, on a réussi à faire en sorte qu'il décolle. Maintenant, on doit contribuer à ce que sa population décolle aussi », martèle l'élu de cette commune où le chômage frappe près de 27 % de la population.

    Deux listes menées par des femmes

    Son programme, « co-construit avec 350 habitants », égrène donc des mesures contre le chômage et la pauvreté, pour favoriser les liens entre les demandeurs d'emploi et les entreprises locales, délocaliser les services publics dans tous les quartiers… Et « pour mieux entendre les aspirations de la population », Gilles Poux propose un référendum annuel sur divers sujets, ouvert à tous les habitants, quelle que soit leur nationalité.

    La Courneuve, vendredi 14 février 2020. Tracts du candidat Samir Kherouni. LP/Gwenael Bourdon
    La Courneuve, vendredi 14 février 2020. Tracts du candidat Samir Kherouni. LP/Gwenael Bourdon LP/Gwenael Bourdon

    Le mouvement des Gilets jaunes est passé par là. La proposition revient aussi dans le programme de Samir Kherouni, candidat investi par l'UPR, le parti de François Asselineau — aperçu il y a quelques jours dans le quartier des 4000. Samir Kherouni, agent immobilier de 37 ans, élu d'opposition, a très vite quitté le conseil municipal. « J'ai appelé à boycotter, pour montrer que le maire n'était pas représentatif », assure-t-il. Le candidat tire à boulets rouges contre l'équipe sortante, accusée de clientélisme, d'une gestion financière catastrophique… Il promet notamment instaurer « une transparence totale dans l'attribution des logements sociaux », jugée « complètement opaque », « notamment en instaurant un suivi en ligne de sa demande ».

    La Courneuve, vendredi 14 février. Nabiha Rezkalla et ses soutiens en plein tractage au marché. LP/Gwenael Bourdon
    La Courneuve, vendredi 14 février. Nabiha Rezkalla et ses soutiens en plein tractage au marché. LP/Gwenael Bourdon LP/Gwenael Bourdon

    Fait notable : à La Courneuve, on dénombre deux listes menées par des femmes. L'élue d'opposition Nabiha Rezkalla se présente sous la bannière EELV (et avec le soutien du Parti radical de gauche et de Génération Ecologie). Autrefois première adjointe du maire, elle s'était déjà présentée contre lui en 2014 : « On avait fait campagne trois semaines à peine et on avait obtenu 8 % des voix », glisse-t-elle, confiante. Parmi ses préoccupations, l'écologie, l'emploi, le logement : « La Courneuve ne doit pas se faire sans nous. Oui, des entreprises s'installent mais elles n'embauchent pas. Il faut réfléchir à la création de coopératives, qui pourraient offrir des emplois, mettre l'accent sur l'éducation et la jeunesse, mais aussi sur le cadre de vie : certaines rues ne sont plus éclairées la nuit… » Elle glisse aussi son hostilité au développement des data centers, ces centres de stockage Internet surconsommateurs d'énergie.

    La Courneuve. Marlène Ley, candidate Lutte ouvrière aux municipales. DR
    La Courneuve. Marlène Ley, candidate Lutte ouvrière aux municipales. DR LP/Gwenael Bourdon

    Marlène Ley, candidate Lutte ouvrière, conduit, elle, une liste dont les candidats sont « ouvriers en bâtiment, femmes de chambre, postiers, retraités ou chômeurs, pas des notables ou des politiciens ». L'enjeu : « faire entendre le camp des travailleurs », dénoncer « une situation insupportable » suir le plan national : « Le chômage, la précarité, c'est cela qui préoccupe la population ici. »

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