Les ratés de l’installation du conseil régional à Saint-Ouen

Alors que les élus devaient se réunir pour la première fois à Saint-Ouen ce jeudi, la séance plénière du conseil régional aura finalement lieu… à Paris, en raison d’un « dysfonctionnement technique ». Fin janvier, l’inauguration du siège avait déjà été reportée…

 Saint-Ouen, ce mercredi après-midi. Le nouveau siège du conseil régional d’Ile-de-France, vue depuis le boulevard Victor-Hugo.
Saint-Ouen, ce mercredi après-midi. Le nouveau siège du conseil régional d’Ile-de-France, vue depuis le boulevard Victor-Hugo. LP/A.L.

    Décidément, le déménagement définitif du conseil régional d'Ile-de-France en Seine-Saint-Denis n'aura pas été sans embûche. Plus de deux ans après l'arrivée des agents dans le premier bâtiment (baptisé Influence 1), les travaux du deuxième, qui accueille notamment l'hémicycle en rez-de-chaussée, se sont achevés en fin d'année dernière. Sauf que les élus ne peuvent toujours pas y siéger.

    Alors que l'inauguration de ce nouveau site avait déjà été reportée fin janvier, c'est cette fois la toute première séance plénière des élus prévue à Saint-Ouen ce jeudi qui se tiendra finalement… à Paris, comme les précédentes.

    La faute à un « dysfonctionnement technique dans la partie accueillant du public, au rez-de-chaussée et sur la mezzanine », explique-t-on à la région, qui rappelle que « c'est le même souci qui avait empêché la tenue de l'inauguration. » À savoir, un dysfonctionnement du système de désenfumage, relevé par la commission de sécurité passée sur le site.

    Les élus veulent plus de transparence

    En janvier, elle disait « déplorer cette défaillance qui ne relève pas de sa responsabilité ».

    Depuis, certains élus de l'opposition régionale estiment que l'institution « manque de transparence » sur le sujet. « C'est un doux euphémisme », souffle François Damerval, élu Cap21 et à la tête de la mission d'information sur le déménagement. « Quand on pose des questions, la région refuse de communiquer sur le sujet. Les seuls retours que l'on obtient, ils nous viennent des services », soupire-t-il.

    Conseillère régionale PS, Nadège Azzaz a également « posé la question en commission », sans plus de succès. « Et nous avons quand même des agents qui travaillent sur place. S'il y a un problème sur un bâtiment, pourquoi cela ne créerait pas un danger dans l'autre ? » interroge l'élue de Châtillon (Hauts-de-Seine). Elle insiste : « Il faut qu'ils communiquent. On est des gens responsables, on est quand même en capacité de comprendre des problèmes techniques… »

    Problème d'évacuation des fumées, manque d'issue de secours…

    Des discours qui font fulminer l'entourage de la présidente (Libres !) de la Région, Valérie Pécresse : « La question a été évoquée en conférence des présidents de groupe et il a bien été annoncé que la séance ne pourrait avoir lieu à Saint-Ouen pour les mêmes raisons que celles ayant entraîné l'annulation de l'inauguration. Ensuite, si les présidents de groupe ne parlent pas à leurs élus… »

    Un entourage qui insiste : la mise aux normes du système de désenfumage « relève de Nexity, et pas de la Région ! »

    Une version que contredit François Damerval, très investi sur la question du déménagement à Saint-Ouen, et qui rappelle que sur les sept étages du bâtiment Influence 2, « cinq ont été aménagées par Nexity et les deux autres, ceux de l'hémicycle (NDLR : et classés en ERP, établissement relevant du public), par la Région. » Il rappelle que cette dernière « a signé un contrat dégageant Nexity de sa responsabilité sur cette partie il y a un an et demi. »

    Ces derniers mois, les travaux ont été menés dans les deux parties, en parallèle. « Et les réseaux d'eau, d'électricité et de système d'incendie ont été disjoints », poursuit l'élu écolo. Pour les cinq étages dont l'aménagement a été réalisé par Nexity, la commission de sécurité n'aurait pas pointé de défaillance.

    De nouveaux tests concluants ?

    Concernant le rez-de-chaussée, la commission aurait recommandé la mise en place de grilles anti-intrusion de voitures, des vitres pare-balles, ou encore un sas d'accueil dissociée du reste du bâtiment. Recommandations qui ont bien été appliquées par la région.

    Quant aux issues de secours et la mise aux normes du système de désenfumage, de nouveaux aménagements auraient été menés dès l'annonce du report de l'inauguration.

    Interrogée à ce sujet ce mercredi après-midi, la direction de Nexity indique que « de nouveaux tests en été menés en février, et ils ont été concluants. » Elle annonce également qu'une « nouvelle commission de sécurité doit effectuer un passage courant mars. » Sauf nouvel accroc, la prochaine séance du conseil régional, prévue en juin, devrait donc bien avoir lieu, cette fois, à Saint-Ouen. « Nous sommes confiants », confirme l'entourage de Valérie Pécresse.

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