A Bastia, la grosse facture du cimetière bâclé
Depuis l’effondrement d’un mur en 2015, un cimetière de la préfecture de la Haute-Corse fait scandale. Une nouvelle expertise pointe la responsabilité des bâtisseurs.
10 millions d'euros! Ce n'est pas la cagnotte du loto mais bien l'évaluation du montant des travaux de réparation du cimetière de l'Ondina à Bastia (Haute-Corse). Un rapport d'expert, mandaté par la justice, a relevé des dizaines de malfaçons. « Manque d'étude géotechnique, utilisation de béton de très mauvaise qualité, infiltrations dans les remblais, fuite dans les réseaux enterrés… » Les entreprises en charge de la construction sont mises en cause.
Inauguré en 2014, ce cimetière situé sur les hauteurs de la ville avait été partiellement fermé à l'été 2018 par mesure conservatoire. Avec l'installation d'un périmètre de sécurité, des tombes avaient dû être déplacées.
«Familles et agents mis en danger»
À l'époque, la mairie avait porté plainte au pénal et mis en place une cellule psychologique pour les familles. Aujourd'hui, le traumatisme reste présent. Et le cimetière continue de ressembler à une ruine. Malgré quelques rafistolages.
« Avoir attendu tout ce temps pour agir, c'est profondément choquant, confie Maître Pierre-Antoine Peres, avocat d'une famille. Les premiers effondrements de murs ont eu lieu en 2015. Au lieu de solliciter un expert pour faire des travaux en urgence, la commune a continué à vendre des concessions. Pendant des années, les familles des défunts et même les agents du cimetière ont été mis en danger. »
Dans son dossier, l'avocat réclame des indemnités pour le préjudice subi par ses clients qui ont dû transférer leur défunt dans un autre cimetière. L'affaire est donc loin d'être terminée.