Appels au 115 : record d'inefficacité en juillet

 Illustration. Appels au 115: moins d'un SDF sur deux logé en juillet, un record d'inefficacité, selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).
 Illustration. Appels au 115: moins d'un SDF sur deux logé en juillet, un record d'inefficacité, selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars). AFP

    Plus de la moitié des appels de secours au 115, numéro d'urgence pour les sans-abri, n'ont jamais trouvé d'accueil, selon la FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) qui publie ce mardi les résultats du baromètre 115.

    L'étude synthétise les demandes et réponses faites au numéro d'urgence au cours du mois de juillet dans 46 départements dont Paris. Le numéro a atteint une inefficacité record le mois dernier alors que de nombreuses structures d'hébergement sont fermées. Sur les 21.506 personnes ayant contacté le 115 (un chiffre en hausse de 2,4% sur un an), 11.908 «n'ont jamais été hébergées», soit 55% du total, affirme l'étude. Ce taux correspond à une hausse de 5% sur un an et à un «quasi doublement par rapport à la moyenne hivernale». Dans huit des quarante départements étudiés, dont le Rhône (Lyon), l'Isère (Grenoble) ou la Gironde (Bordeaux), le taux d'attribution est même inférieur à 20%.

    «Il n'y a plus de place nulle part»

    «Dès 10H00 du matin, il n'y a plus de place pour les sans-abris» dans ces départements, souligne Florent Gueguen, le directeur général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars). «Il n'y a plus de place nulle part», insiste-t-il. En été, la question du logement des sans-abris ne suscite qu'«indifférence» alors que la mortalité chez les grands précaires est «aussi importante l'été que l'hiver».

    En fermant au printemps des structures d'hébergement ouvertes l'hiver, les pouvoirs publics remettent de fait une partie des précaires sur les trottoirs, «comme si les sans-abris étaient moins importants en été», note-t-il.

    Autre enseignement, parmi les demandeurs, Florent Gueguen, qui n'hésite pas à parler de «bombe sociale», constate une hausse de 6%, en un an, du nombre des 18-24 ans, qui n'ont pas accès à des prestations sociales telles que le RSA et sont victimes de «la crise du logement».