Après le confinement, place aux travaux chez soi !

Plus d’un Français sur deux souhaite s’investir davantage dans son logement pour l’adapter aux nouveaux modes de vie. Et parmi les travaux envisagés : un coin école et télétravail.

 Le confinement a fait naître des envies de travaux, notamment pour adapter son logement aux nouveaux modes de vie, comme ici l’école à la maison. (Illustration)
Le confinement a fait naître des envies de travaux, notamment pour adapter son logement aux nouveaux modes de vie, comme ici l’école à la maison. (Illustration) LP/Matthieu de Martignac

    Plus que « le monde d'après », c'est surtout « le logement d'après » qui est en cours de réflexion chez plus d'un Français sur deux, après la période de confinement. C'est le constat d'un sondage que nous révélons (réalisé par OpinionWay pour l'agence de conception rénovation Little Worker, du 27 au 28 mai, auprès d'un échantillon de 1 032 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus). Il montre que 57 % des personnes interrogées souhaitent s'investir (et investir) pour rendre leur logement plus agréable.

    Voisinage trop bruyant, télétravail sur la table basse pendant que les enfants font leurs devoirs sur celle du séjour, logement surpeuplé … Ce tête-à-tête contraint avec son chez-soi a fait naître des envies de travaux, notamment pour l'adapter aux nouveaux modes de vie. Parmi les projets envisagés ou déjà réalisés, l'aménagement d'un coin école à la maison (26 %) et d'un coin télétravail (21 %).

    « Nous intervenons essentiellement à Paris où la surface est comptée et oui, nous croulons sous les demandes », reconnaît Marguerite Naudin, ingénieure, responsable conception intérieure. Il faut donc redoubler d'ingéniosité. « C'est l'espace d'un couloir, d'une chambre ou d'un séjour que nous allons optimiser pour y installer un petit bureau. Plus qu'un espace école à la maison, ce sont surtout des rangements pour les livres des enfants, les crayons, l'imprimante… qui sont souhaités afin que l'appartement soit plus fonctionnel. Ce qui est très frappant également, c'est l'afflux de demandes après le confinement pour l'aménagement d'un balcon », ajoute l'experte.

    Dans les rayons d'une enseigne de grande distribution de bricolage et de décoration à Créteil (Val-de-Marne), Daniel cherche un bureau digne de ce nom pour sa fille. « Elle rentre en 4e et le bureau de petite fille, ce n'est plus possible. Il faut qu'elle ait de quoi s'étaler et installer son ordinateur. La table de la cuisine doit retrouver sa fonction », souligne le papa. Pour Odile, la mission est de trouver une bibliothèque qui fera le tour du canapé pour redonner « un peu d'oxygène » à son appartement de Bonneuil-sur-Marne. « Les dossiers entassés un peu partout, je n'en peux plus. Et puis bricoler va me faire du bien », souffle cette télétravailleuse du confinement.

    Le besoin de «fun post-traumatique»

    Cette boulimie, c'est ce que le sociologue Ronan Chastellier appelle le besoin de « fun post-traumatique ». L'étude pointe également qu'ils ont été nombreux a réagencé leur domicile pendant le confinement pour mieux vivre cette période inédite. « J'ai déjà repeint mon salon en blanc et je poursuis avec le reste de l'appartement. J'ai besoin que ce soit lumineux partout ! Si cela doit se reproduire, et j'espère bien que non, je ne veux plus souffrir d'un manque de lumière », insiste Zoé, 32 ans, à Paris.

    Mais le sociologue note surtout un changement de tendance dans notre perception du nid douillet. « Nous avons été longtemps dans le cocooning, comme un besoin de caverne qui nous protégerait de l'extérieur, une zone refuge. Aujourd'hui, nous faisons entrer dans la maison les deux principales sources de stress qui viennent de l'extérieur : le travail et l'école, c'est aux antipodes. »

    « Pour certains, le confinement a aussi été l'expérience de l'inconfort, d'une proximité forcée avec les voisins. Le bruit a dû être la nuisance la plus douloureuse », avance Ronan Chastellier. Et la responsable conception rénovation de chez Little Worker de confirmer que « de sérieuses réflexions » à ce sujet titillent les clients. « De bonnes fenêtres permettant d'être bien isolé, un faux plafond phonique au moins dans la chambre… Oui, certains se disent désormais que ça vaut le coup. »