Arabie saoudite : plus de 2 000 cas de stress thermique lors du pèlerinage à La Mecque

Sous des températures atteignant parfois les 48 °, 1 721 pèlerins, rien que ce jeudi, ont souffert de stress thermique. 287 cas avaient été signalés précédemment, durant le plus grand pèlerinage musulman depuis la pandémie de Covid-19.

De l'eau est pulvérisé pour rafraîchir les pèlerins. AFP/Sajjad HUSSAIN.
De l'eau est pulvérisé pour rafraîchir les pèlerins. AFP/Sajjad HUSSAIN.

    Plus de 2 000 personnes ont souffert de stress thermique, conséquence de températures supérieures à 35°C avec une forte humidité, en accomplissant le grand pèlerinage musulman à La Mecque. Les températures ont atteint parfois les 48 degrés Celsius, selon les autorités saoudiennes.

    Le hajj, dont les dates sont déterminées selon le calendrier lunaire, a rassemblé cette semaine plus de 1,8 million de fidèles dans le royaume du Golfe, l’une des régions les plus chaudes au monde. Les autorités saoudiennes n’ont pas communiqué le nombre de décès survenus pendant le pèlerinage, mais des chiffres publiés par différents pays font état d’au moins 230 morts, sans préciser les causes.

    Le pèlerinage autorisé aux plus de 65 ans

    Les rites religieux, qui se déroulent principalement en extérieur et sur plusieurs jours, ont été particulièrement éprouvants en ce début d’été, notamment pour les pèlerins de plus de 65 ans, autorisés pour la première fois depuis la pandémie de Covid-19.



    Jeudi à La Mecque, après plusieurs jours de prières sous un soleil de plomb, « le nombre de cas de stress thermique depuis le début de la journée a atteint 1 721», a annoncé le ministère de la Santé, appelant les pèlerins à rester à l’abri du soleil et à boire beaucoup d’eau. Des brumisateurs avaient été installés.

    Ce nombre s’ajoute aux 287 cas signalés précédemment. Le nombre réel de cas de stress thermique -incluant les crises cardiaques, l’épuisement, les crampes et les éruptions cutanées- est sans doute plus élevé, de nombreuses personnes n’ayant pas été admises dans les structures de santé.

    Crises cardiaques ou cérébrales

    Selon le Consul général d’Indonésie dans la ville saoudienne de Djeddah, Eko Hartono, 209 Indonésiens sont décédés durant le pèlerinage, la plupart de maladies du cœur, des crises cardiaques ou cérébrales et de problèmes respiratoires.

    « On ne peut pas dire que de nombreux Indonésiens sont morts à cause des coups de chaleur », a-t-il déclaré à l’AFP, en soulignant toutefois que certains s’étaient évanouis à cause de la chaleur. Le quota de pèlerins réservé à ce pays d’Asie s’élevait à 221 000 personnes cette année.

    Une dizaine de fidèles iraniens sont également décédés durant le grand pèlerinage musulman, le plus âgé, 114 ans, ayant succombé à une crise cardiaque, a indiqué pour sa part l’agence de presse iranienne Fars.

    Des milliers de secouristes déployés

    Huit Algériens et quatre Marocains ont connu le même sort, selon les autorités de ces pays, tandis qu’un média pro gouvernemental égyptien a fait état de huit décès parmi les ressortissants de son pays.

    Selon le ministère saoudien de la Santé, des centaines de personnes ont été traitées pour des problèmes cardiaques, dont un Philippin de 78 ans qui a subi avec succès une opération à cœur ouvert. Des milliers de secouristes et plusieurs hôpitaux de campagne avaient été déployés pour accueillir le plus grand hajj depuis la pandémie de Covid-19.