Armes à l'école : faut-il autoriser les fouilles?

Armes à l'école : faut-il autoriser les fouilles?

    Après l'agression survenue dans un collège de Fenouillet (Haute-Garonne), où une enseignante a été poignardée par un élève de 5e, Xavier Darcos s'efforce de rassurer parents et enseignants. Avant la consultation qu'il doit tenir la semaine prochaine, le ministre a mis à profit, jeudi matin, la tenue du congrès de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public pour avancer l'idée de pouvoir fouiller les élèves à titre préventif.

    Invoquant la nécessité d'un «débat serein, mais sans tabou», le ministre s'est appuyé sur sa visite la semaine dernière à Fenouillet pour relancer cette proposition. «On me dit que tout cela aurait pu être évité si, au moment de l'agression, il y avait eu un surveillant ou deux de plus dans les couloirs, ou s'il y avait eu depuis la rentrée un ou deux élèves de moins par classe. Dire cela, c'est détourner volontairement le débat sur des solutions qui n'en sont pas.»

    «Je veux que nous fassions en sorte de dissuader les candidats à la violence, a poursuivi Xavier Darcos, en donnant aux personnels des établissements les moyens juridiques et matériels d'agir. Les personnels doivent avoir le droit de faire ouvrir le cartable ou de fouiller l'élève qu'ils suspectent de vouloir introduire des armes.»

    Créer une «force mobile d'agents spécialisés»

    Le ministre a déclaré également vouloir étudier la possibilité de créer, auprès des recteurs, d'une force mobile d'agents qui pourront intervenir dans les établissements sur des missions de prévention et de contrôle.

    Selon l'entourage du ministre, il ne s'agirait pas d'agents de police mais «de personnes formées et assermentées, placées auprès des recteurs, susceptibles de se rendre dans les établissements rapidement, pouvant constater des délits, confisquer des armes, opérer des fouilles si nécessaire».

    Le ministre veut pouvoir donner à ces personnels assermentés «les moyens juridiques et matériels d'agir», en leur octroyant «le droit de faire ouvrir le cartable ou de fouiller l'élève qu'ils suspectent de vouloir introduire des armes».

    Il a également évoqué la possibilité d'infliger aux parents qui araient «démissionné» des sanctions financières «concrètes, rapides et proportionnées à la faute», afin de les «rappeler à leur devoir».

    La consultation confirmée pour mercredi

    Xavier Darcos a confirmé qu'il recevrait la semaine prochaine, mercredi 27 mai, les représentants des parents d'élèves, des départements, des régions et des chefs d'établissement. Il a précisé qu'il recevrait l'Association des régions de France (ARF), l'Association des départements de France (ADF), les syndicats de chefs d'établissement, et les fédérations de parents d'élèves FCPE et Peep.

    D'après les derniers résultats de l'enquête nationale Sivis (Système d'information et de vigilance sur la sécurité scolaire), publiés en décembre pour la période 2007-2008, 1,2 % des faits de violence grave à l'intérieur des établissements scolaires sont commis avec arme blanche et 0,1 % avec armes à feu, le ministère estimant que les statistiques ne reflétaient «pas de montée significative».