Canicule : Agnès Buzyn «en appelle à la solidarité entre citoyens»

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, appelle à la vigilance pour les prochains jours de canicule.

 « Nous n’observons pas de tension particulière dans les structures de soin », assure Agnès Buzyn.
« Nous n’observons pas de tension particulière dans les structures de soin », assure Agnès Buzyn. LP/Delphine Goldsztejn

    Des températures au-delà de 40 °C par endroits. Voilà ce qui nous attend, jeudi et vendredi, au plus fort de la canicule. 65 départements sont déjà en vigilance orange, ce mardi. Agnès Buzyn, ministre de la Santé, appelle les citoyens à la « solidarité », notamment auprès des personnes les plus fragiles.

    Les conséquences de cette canicule vous inquiètent-elles ?

    AGNÈS BUZYN. On suit, tous les jours, l'évolution des températures au centre de crise du ministère. Le plan canicule s'est enrichi d'année en année depuis 2003 avec des consignes données à tous les niveaux : crèches, écoles, salariés. J'ai appelé les entreprises à décaler les horaires, à favoriser le télétravail. Nous avons aussi des directives sportives, des consignes pour protéger les enfants de la déshydratation et de la noyade.

    Nous sommes également très attentifs aux personnes âgées et sans domicile fixe. Les horaires d'ouverture des centres d'hébergements de jour ont été élargis et plusieurs centaines de places ont été ouvertes dans les centres de nuit. Tous les ministères sont mobilisés ainsi que les mairies. Nous ne sommes donc pas inquiets.

    Quelles sont vos recommandations pour affronter cette vague de chaleur ?

    J'en appelle à la solidarité entre citoyens. Il ne faut pas hésiter à frapper à la porte d'une personne âgée, à donner de l'eau aux sans-abri en bas de chez soi. C'est une période qui affecte même les personnes en bonne santé. Tout le monde peut attraper un coup de chaud. Il faut donc bien s'hydrater, se protéger du soleil.

    Quelle est la situation actuelle dans les hôpitaux ?

    À ce stade de cet épisode de canicule, nous n'observons pas de tension particulière dans les structures de soin. Pour l'instant, la part des pathologies liées à la chaleur représente moins de 1 % de l'activité. Mais les effets sont différés. Au bout de quatre à cinq jours, les organismes souffrent davantage. Jeudi et vendredi seront les journées les plus chaudes. Il faut rester très vigilant.

    Face au réchauffement climatique, faut-il repenser notre habitat ?

    On doit mener une réflexion sur nos villes dans les années qui viennent. Nos milieux urbains, très minéralisés, manquent d'espaces verts, les îlots de chaleur y sont nombreux. On pourrait davantage végétaliser, repenser l'architecture tels que les toits en zinc de Paris. Il ne faut pas tout miser sur la climatisation qui aggrave le réchauffement climatique.