Covid-19 : découvrez la carte de France de l’épidémie à l’échelle des communes

Santé publique France a dévoilé mercredi soir, pour la première fois, les indicateurs de l’épidémie à une échelle beaucoup plus fine que le département, la région ou la métropole.

 Le taux d’incidence est le nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants, sur sept jours.
Le taux d’incidence est le nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants, sur sept jours. LE PARISIEN/S. DE LIVONNIÈRE

    C'était attendu depuis plusieurs semaines, afin d'avoir une vision géographiquement plus fine de la situation épidémiologique en France. Pour la première fois, Santé publique France a dévoilé ce mercredi soir plusieurs indicateurs à l'échelle de la commune, et plus seulement au niveau de la région, du département ou de la métropole. Ils sont accessibles sur sa plateforme Géodes. On peut désormais découvrir les cartes du taux d'incidence, de positivité ou encore de dépistage, village par village et ville par ville (les listes détaillées devrait être disponible prochainement sur le site data.gouv.fr).

    Le taux d'incidence est particulièrement intéressant à observer. Rappelons qu'il s'agit du nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants, sur sept jours. Du 12 au 18 octobre, il s'élève à 251,5 en France, avec de fortes variations selon les territoires.

    Attention : contrairement aux données à l'échelle du département ou de la région, on ne dispose pas, à cette heure, des taux précis pour la commune, mais seulement d'une fourchette. Santé publique France a voulu éviter de trop « stigmatiser » celles qui auraient un taux d'incidence particulièrement élevé. « Les taux exacts ne sont pas affichés afin d'éviter l'identification des personnes testées, notamment celles qui ont un test positif », écrit aussi l'agence sanitaire dans sa documentation détaillée.

    Les tranches du taux d'incidence sont au nombre de six :

    - moins de 10 (9768 communes)

    - entre 10 et 20 (2142 communes)

    - entre 20 et 50 (4059 communes)

    - entre 50 et 150 (7247 communes)

    - entre 150 et 250 (4 182 communes)

    - 250 et plus (7588 communes)

    Sans surprise, la carte fait apparaître des territoires dont l'immense majorité des communes a un taux d'incidence très élevé. On l'observe autour de Lyon, de Lille et de Paris, notamment. Les métropoles de ces trois villes font d'ailleurs partie des neuf dans lesquelles un couvre-feu est appliqué à partir de 21 heures chaque soir depuis samedi 17 octobre.

    On peut regretter qu'un seuil supplémentaire n'ait pas été prévu, à 400 ou 500. Cela aurait permis de mieux distinguer, par exemple dans la banlieue lyonnaise où de très nombreuses communes ont un taux d'incidence supérieur à 250, quelles sont celles les plus « critiques ».

    C'est aussi le cas en Ile-de-France où la quasi-totalité du Grand-Paris est teinté de bleu nuit. A l'exception de certaines communes comme Gentilly, Arcueil ou l'Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne ; Malakoff, Fontenay-aux-Roses ou Chaville dans les Hauts-de-Seine ; Aulnay-sous-Bois et Villemomble en Seine-Saint-Denis, sous le seuil des 250 contaminations pour 100 000 habitants.

    A l'inverse, dans plusieurs régions comme la Bretagne, le taux d'incidence est inférieur à 10 dans de nombreuses communes.

    Bien sûr, cet indicateur ne prétend pas prendre en compte l'intégralité des personnes contaminées, puisque certaines asymptomatiques ne sont pas testées. Mais le nombre de tests réalisés est fortement reparti à la hausse en semaine 42 (plus de 1,6 million).

    Enfin, il faut préciser que les tests sont enregistrés dans la base de données avec l'adresse de résidence principale de la personne testée. À l'avenir, « il sera possible de faire la distinction avec l'adresse de résidence temporaire (donc le département du lieu de vacances de la personne lorsque c'est le cas) », indique Santé publique France dans sa foire aux questions du 25 septembre.

    En raison de ce biais, si une personne habitant dans un point A se fait tester à un point B après y avoir été contaminée, elle augmentera artificiellement le taux d'incidence du lieu A. Cela avait notamment joué pendant les vacances estivales, qui ont brassé de nombreuses personnes. En juillet, 21 % des personnes testées l'avaient été en dehors de leur département de résidence, ce qui avait concerné 18 % des tests, avait indiqué Santé publique France. Et l'agence de souligner que « l'impact de la contribution de ces mobilités estivales sur les indicateurs actuellement observés semble donc réel mais néanmoins limité ».