Covid-19 : le remdesivir rapporte près de 900 millions dollars au laboratoire Gilead

    À la faveur des ventes de ce produit, initialement développé en vain contre la fièvre hémorragique Ebola, le groupe a vu son chiffre d’affaires trimestriel augmenter.

     Le remdesivir, un des seuls médicaments autorisés dans les thérapies contre le Covid-19.
    Le remdesivir, un des seuls médicaments autorisés dans les thérapies contre le Covid-19. AFP

    Voilà qui devrait nourrir l'argumentation du professeur Raoult, qui fustige la mise au ban de l'hydroxychloroquine. Le médicament antiviral remdesivir, utilisé pour les malades hospitalisés du Covid-19, a déjà rapporté à son fabricant Gilead Sciences près de 900 millions de dollars au troisième trimestre, a annoncé le laboratoire pharmaceutique ce mercredi.

    À la faveur des ventes de ce produit, initialement développé en vain contre la fièvre hémorragique Ebola, le groupe a vu son chiffre d'affaires trimestriel augmenter au total de 17 % à 6,58 milliards de dollars. Gilead est aussi redevenu rentable sur la période, en dégageant un bénéfice net de 360 millions de dollars. Le remdesivir, dont le nom commercial est Veklury, a été l'un des premiers médicaments à avoir démontré une relative efficacité dans des essais rigoureux pour écourter de plusieurs jours le temps de rétablissement des patients hospitalisés à cause du coronavirus. Mais en revanche il n'a pas été prouvé qu'il réduisait la mortalité.

    Le président américain Donald Trump, tombé malade du Covid-19 début octobre, a lui-même reçu le traitement pendant cinq jours, parmi d'autres médicaments. L'Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé le 22 octobre une autorisation permanente au médicament, qui est ainsi devenu le seul traitement spécifique contre le Covid-19 approuvé de façon permanente et non temporaire aux Etats-Unis.

    Autorisation temporaire en Europe pour le remdesivir

    L'Europe et d'autres pays ont également autorisé temporairement le remdesivir depuis le printemps. Gilead continue a à tirer l'essentiel de ses revenus des ventes de médicaments contre le sida, qui ont progressé de 8 % à 4,5 milliards de dollars. Les recettes tirées des produits destinés à traiter les hépatites ont reculé de 31 % à 464 millions de dollars, ce que le groupe attribue au recul du dépistage depuis le début de la pandémie. Le laboratoire a légèrement abaissé la fourchette de sa prévision de ventes pour l'ensemble de l'année, désormais attendues entre 23 et 23,5 milliards de dollars, contre 23 et 25 milliards auparavant.

    Cette révision est destinée à « refléter la progression continue de la pandémie de Covid-19 dans le monde, y compris les taux d'infection, les taux d'hospitalisation, et la disponibilité commerciale du Veklury », a souligné Gilead.