Formation des profs, école à 3 ans… ce que contient la loi Blanquer sur l’Education

Les députés débattront, à partir de lundi, du premier grand texte sur l’Éducation du gouvernement et du ministre Jean-Michel Blanquer. Voici ses principales dispositions.

 Jean-Michel Blanquer veut notamment la création « d’une nouvelle instance d’évaluation ».
Jean-Michel Blanquer veut notamment la création « d’une nouvelle instance d’évaluation ». LP/Frédéric Dugit

    Instruction dès 3 ans, évaluation, expérimentations, formation des profs, généralisation des établissements internationaux… Le premier grand texte du quinquennat sur l'école balaie large. Loin d'être consensuel, le projet de loi, qui sera débattu à partir de ce lundi après-midi à l'Assemblée nationale, fait des remous autant sur les bancs de l'opposition que chez les enseignants. Voici les principaux sujets qu'il traite.

    Instruction obligatoire dès 3 ans

    C'est ce qui a justifié la rédaction d'une loi. L'âge de l'instruction obligatoire va être abaissé à la rentrée de 6 à 3 ans. Une mesure à la portée avant tout symbolique : 98,9 % des 3-5 ans sont déjà scolarisés, selon l'étude d'impact du ministère.

    Le gouvernement a très vite été accusé de faire un cadeau à l'enseignement privé sous contrat, puisque désormais les collectivités devront également financer ses maternelles.

    L'exemplarité des profs

    L'article 1 du projet de loi Blanquer insiste sur le devoir d'« exemplarité » des enseignants. La formule hérisse une partie d'entre eux qui y voient une manœuvre pour les museler. Ce que récuse le ministre.

    Début janvier, Jean-Michel Blanquer a rappelé qu'il existe « déjà un devoir de réserve dans le droit » pour les enseignants et qu'il n'y a donc pas « besoin d'en rajouter ».

    Le texte a tout de même été amendé. S'il mentionne toujours un devoir d'exemplarité, il y est ajouté « dans le respect de la loi du 13 juillet 1983 », qui garantit la liberté d'opinion aux fonctionnaires.

    Une nouvelle instance d'évaluation

    Le Conseil d'évaluation de l'école va reprendre une partie des prérogatives du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), créé sous le précédent quinquennat. Objectif : créer un « instrument efficace et reconnu » pour évaluer le système scolaire.

    Les syndicats et l'opposition pointent le manque d'indépendance de la nouvelle instance. Sur quatorze membres, dix seront des représentants du ministre ou choisis par lui.

    La formation des enseignants réformée

    Après les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) et les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espe), voici les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (Inspé), où seront formés les enseignants.

    Dans l'exposé des motifs, le gouvernement explique que les formations initiales des professeurs, « en dépit d'améliorations récentes », restaient « inégales » d'une région à l'autre. Le contenu des nouvelles formations n'est pas encore connu.

    Le projet de loi précise simplement que les directeurs de ces instituts seront désormais nommés conjointement par les ministres de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur et non plus localement.

    L'expérimentation renforcée

    C'est une des marottes du ministre : encourager l'expérimentation. « C'est du terrain que viennent les idées », considère-t-il. Son projet de loi va dans ce sens.

    Les écoles, collèges et lycées seront autorisés à innover dans de nouveaux domaines : la répartition des heures de cours et les procédures d'orientation des élèves notamment.