Grippe A : un millier de nouveaux cas par jour

Grippe A : un millier de nouveaux cas par jour

    L'épidémie de grippe porcine continue de progresser dans le monde au rythme d'un millier de cas supplémentaires par jour, avec désormais plus de 11.000 malades dans 41 pays, dont un possible foyer autonome de contamination qui ne cesse de s'étendre au Japon. Reste aussi une autre grande inconnue : l'évolution du virus dans les pays en voie de développement.

    La majorité des nouveaux cas ont été recensés dans les quatre pays les plus touchés: le Mexique (+ 244 cas) où la maladie est apparue en mars dernier, les Etats-Unis (+ 241 cas), le Canada (+ 223 cas) et le Japon (259 cas, + 49). En Europe, l'Espagne reste le pays le plus touché (11 cas) devant le Royaume-Uni (109), alors que la France comptabilise 16 cas.

    Un foyer de contamination autonome au Japon

    Avec 281 cas recensés par les médias locaux, dont au moins deux dans l'agglomération du «Grand Tokyo» - zone urbaine la plus peuplée du monde avec près de 36 millions d'habitants -, l'attention de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reste portée sur le Japon. La confirmation de l'apparition d'un foyer de contamination autonome dans ce pays, en dehors du continent américain, justifierait de relever le niveau d'alerte international à son maximum.

    L'état d'alerte de niveau 5, décrété le 29 avril par l'OMS, reste pour l'instant maintenu, signifiant «l'imminence» d'une pandémie. Le passage en phase 6 marquerait la reconnaissance de la première grande pandémie grippale du XXIe siècle, constatant la propagation du virus sur la surface du globe sans préjuger de la gravité de la maladie.

    Toujours la crainte d'une mutation du virus

    Les experts de l'OMS redoutent une mutation du virus en une souche plus dangereuse après un possible échange de matériel génétique avec le virus aviaire H5N1, dont le taux de mortalité peut atteindre 60%. L'organisation onusienne, qui tient depuis lundi à son siège de Genève une assemblée générale annuelle des 193 Etats membres, hésite cependant sur l'attitude à adopter face à l'épidémie. L'OMS déclarera le monde en état de pandémie «si nécessaire», a indiqué un proche collaborateur de la directrice générale de l'organisation, Margaret Chan.

    Cela n'a pas été le cas jusqu'à présent car «nous ne voyons pas le virus se répandre dans l'hémisphère sud de la même manière que dans les trois premiers pays touchés», le Mexique, les Etats-Unis et le Canada, a analysé cette source. Margaret Chan a également relevé le caractère relativement bénin de la maladie, dont les symptômes sont loin d'être plus graves que ceux d'une grippe saisonnière.

    Autre inconnue : les pays en voie de développement

    Autre inquiétue de l'OMS, les pays en voie de développement. «Ils n'ont pas mis en place de système qui nous dirait ne serait-ce que le fait que la grippe H1N1 est là», a déclaré Ties Boerma, directeur du service des statistiques de santé à l'OMS. Dans la plupart de (ces) pays, il n'y a pas de système efficace d'information sur les causes de décès», a-t-il déploré en relevant que les pays pauvres n'ont par exemple pas les moyens de recueillir l'information sur les cas de méningite, de rage ou de types de grippe.

    Même dans des pays de revenus moyens, «il n'y a pas de distinction entre la grippe et la pneumonie, sans parler de savoir de quel type de grippe il s'agit, a poursuivi Tiers Boerma. Il y a donc encore un grand trou noir. Nous travaillons avec nos partenaires pour le réduire, mais il y a beaucoup de chemin à faire. »