Incendie à Notre-Dame : que reste-t-il des trésors religieux ?

De nombreuses œuvres d’art religieuses étaient conservées au sein de la cathédrale. Si certaines comme la Couronne d’épines ont pu être sauvées de l’incendie, d’autres comme les tableaux n’ont pu être déplacées.

    Que restera-t-il des inestimables trésors que Notre-Dame de Paris héberge? L'incendie, dont la cathédrale mondialement connue a été la victime a submergé d'émotions croyants comme athées. Aura-t-il épargné les pièces d'art sacré qui font se déplacer environ 13 à 14 millions de visiteurs par an? Lundi soir, le général Jean-Claude Gallet, commandant de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, présent sur place a assuré que « les œuvres les plus précieuses ont été mises à l'abri ». Mgr Patrick Chauvet, recteur de la cathédrale, a, lui affirmé lors d'un point presse qu'ont été sauvés la Couronne d'épines, la tunique de Saint-Louis et « quelques calices ». « Mais enlever les grands tableaux, c'est impossible », a-t-il souligné.

    Les reliques

    En s'effondrant, la flèche a emporté, on en est sûr, avec elle trois reliques dissimulées dans la statuette de coq qui faisait office de girouette : une des 70 épines de Sainte Couronne du Christ, une relique de Saint Denis et une de Sainte Geneviève. Selon les historiens, ce coq enfermant ces trésors servait de « paratonnerre spirituel » afin de protéger les fidèles de la cathédrale mais aussi les Parisiens.

    Les statues des douze apôtres et quatre évangélistes, qui entouraient sur quatre rangées la base de la flèche, ont eux échappé de justesse aux flammes. Les œuvres, en cuivre repoussé, ont en effet été décrochées jeudi dernier à l'aide d'une grue de plus de 100 m de haut afin d'être restaurées. Elles ne pourront malheureusement pas reprendre leur place dès 2022 comme cela était programmé dans le cadre des travaux de rénovations de la flèche.

    Les statues des douze apôtres et quatre évangélistes, ont elles échappé de justesse aux flammes. Lemaitre/Artedia/Leemage
    Les statues des douze apôtres et quatre évangélistes, ont elles échappé de justesse aux flammes. Lemaitre/Artedia/Leemage Christine Mateus et Aymeric Renou

    Le Mur du Chœur

    On ne sait pas dans quel état il est. Ce sont des scènes de la vie de Jésus qui ont été sculptées sur ce haut mur, installé au Moyen-Âge, autour du chœur de Notre-Dame. Il isolait les chanoines du reste des fidèles pour favoriser leur recueillement. Au nord, sont présentées les scènes de l'enfance du Christ, le début de sa vie publique, le dimanche des rameaux et le Jeudi Saint. Côté sud, ce sont les scènes des apparitions de Jésus après sa résurrection qui sont exposées.

    Le mur du chœur de Notre-Dame./Artedia/Leemage
    Le mur du chœur de Notre-Dame./Artedia/Leemage Christine Mateus et Aymeric Renou

    Les orgues

    Il y en a trois à Notre-Dame de Paris. Le grand orgue et ses cinq claviers et près de huit mille tuyaux d'étain et de plomb est sans aucun doute celui qui concentrera toutes les attentions puisqu'il est considéré comme l'un des plus célèbre au monde. Situé juste à l'entrée de l'édifice, l'imposant instrument dont la majeure partie date du XVIIIe siècle est installé à l'étage. Restauré entre 1989 et 1992, c'est lui que l'on entend lors des offices religieux du dimanche.

    L'orgue de chœur et ses deux mille tuyaux et son buffet néogothique du XIXe siècle est lui juché sur les stalles du chœur, du côté nord de l'édifice. Enfin, un troisième instrument, plus modeste et mobile, permet lui d'accompagner les ensembles et solistes de la maîtrise Notre-Dame de Paris.

    Le grand orgue de Notre-Dame./LP/Philippe Lavieille
    Le grand orgue de Notre-Dame./LP/Philippe Lavieille Christine Mateus et Aymeric Renou

    Les Mays des Orfèvres

    Il s'agit d'une série de 76 tableaux offerts en hommage à la Vierge Marie par la confrérie des Orfèvres de 1630 à 1707. Il en reste une cinquantaine situés dans les chapelles latérales de la Nef, comme la « Conversion de Saint Paul » par Laurent de La Hyre, une « Nativité de la Vierge » de Le Nain ou encore « La lapidation de Saint Etienne », œuvre de Charles le Brun.

    Une réserve d'objets précieux

    On l'appelle le « trésor de Notre-Dame », soit le lieu où sont conservés les objets destinés à la liturgie de l'Église catholique (pour la célébration de la messe, pour l'administration des sacrements…). Y sont également regroupés des objets ayant un caractère sacré. Réaménagé en 2012 à l'occasion des 850 ans de la cathédrale, il est exposé dans l'immeuble néogothique de la Sacristie du Chapitre, construit au XIXe siècle, et situé au sud du chœur de la cathédrale.

    On y trouve notamment, comme pièces prestigieuses, la Couronne d'épines et d'autres reliques de la Passion du Christ comme le clou de la crucifixion et un morceau de la vraie Croix. Ces reliques ont été sauvées a annoncé lundi soir le recteur de la cathédrale.

    LIRE AUSSI :