Jade, Gabriel, Louise... quels sont les prénoms les plus donnés aux bébés en 2021 dans votre département ?

Jade, Louise et Emma pour les filles, Gabriel, Léo et Raphaël côté garçons sont les les prénoms les plus donnés en 2021 en France. Une prédominance qui se retrouve largement à l’échelle départementale, même si des exceptions locales existent.

En 2021, Jade conserve la première place des prénoms féminins les plus donnés. LP/Aurélie Ladet
En 2021, Jade conserve la première place des prénoms féminins les plus donnés. LP/Aurélie Ladet

    En un an, les bébés Jade, déjà numéro 1 des prénoms féminins donnés en France en 2020, ont gagné du terrain. Tout comme les nouveau-nés Gabriel, que l’on retrouve désormais en tête dans certains départements de l’Ouest et de l’Est, selon le dernier classement des prénoms 2021 de l’Insee, publié lundi.

    Département par département, le podium national féminin des prénoms les plus donnés l’an dernier -Jade, Louise, Emma- est respecté : les Jade occupent la première place dans 32 des 101 départements français ; arrivent ensuite les Louise (prénom le plus donné dans 29 départements) ; puis les Emma (8 départements).

    En plus de conserver leur implantation dans le Nord, les Jade prennent désormais la tête dans plusieurs départements du Sud-Ouest -dont les Landes, le Gers et la Haute-Garonne- et deux du Sud-Est -les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Cette année, Jade est aussi numéro 1 des naissances en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion.

    Chez les garçons, les deux premiers prénoms du top 3 national -Gabriel et Léo- recouvrent majoritairement la France, sans réelle distinction départementale, sauf peut-être davantage de petits Léo dans la moitié Sud (numéro 1 dans 17 départements) que dans la moitié Nord (8). Raphaël, troisième prénom le plus donné en France, ne domine en revanche que dans quatre départements situés essentiellement dans le nord et le nord-ouest du pays, contre 16 départements pour Jules, pourtant 6e au classement national.

    « Uniformité nationale » et des exceptions

    De là à y voir des tendances selon les lieux de naissance ? « Non », estime le sociologue Baptiste Coulmont, qui constate « une uniformité nationale ». « Avant, une mode parisienne pouvait mettre vingt ans avant de se faire ressentir en Corrèze. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », constate l’auteur du livre « Sociologie des prénoms ». Pour preuve, les prénoms les plus donnés à l’échelle nationale se retrouvent majoritairement dans le top 10 de la plupart des départements. Quelques exceptions locales demeurent toutefois, comme la prédominance des bébés nées Ghjulia en Corse, Malo chez les garçons du Finistère et du Morbihan, ou encore Ben en Mayotte.

    En outre, le prénom le plus populaire ne dépasse pas 1 à 2 % des naissances, rappelle Baptiste Coulmont, qui souligne la grande diversité des prénoms français. « On parle seulement de la partie visible de l’iceberg », note-t-il. Pas la peine donc de rechercher une signification dans le fait que les bébés Jules soient davantage présents dans le nord du pays, ou que les Louise gagnent du terrain dans plusieurs départements du Sud. « Les différences à l’échelle départementale se jouent à quelques dizaines de naissances, ça peut être dû à l’implantation d’un gros hôpital », avance le sociologue.

    Certains départements sont toutefois moins proches que d’autres de la tendance nationale. Baptiste Coulmont a ainsi voulu comparer le top 40 des prénoms donnés en France en 2021 à celui de chaque département, afin d’y repérer les différences. Paris, « plus bourgeois », et la Seine-Saint-Denis, « où l’immigration a un poids important », se démarquent davantage, indique le sociologue. Dans la capitale, les prénoms Orso (masculin) et Ethel (féminin), bien que rares, sont sur-représentés par rapport au reste de la France, quand, en Seine-Saint-Denis, les prénoms les plus donnés sont Mohamed, Adam puis Ibrahim.