La Chine fait revenir sur Terre des échantillons de la Lune

Avec cette opération, la Chine devient le troisième pays au monde à rapporter des échantillons de Lune, après les Etats-Unis et l’ex-URSS dans les années 1970.

    Une première mission de ce type depuis 44 ans. La Chine, qui investit des milliards dans la conquête spatiale, vient de rapporter sur Terre des morceaux du satellite de la Terre. Cela n'avait plus été fait depuis le prélèvement de roches lors de la mission américaine habitée Apollo 17 en 1972 et la mission soviétique Luna 24 menée avec succès en 1976.

    La sonde Chang'e 5 (qui tire son nom de Chang'e, une déesse de la Lune dans la mythologie chinoise) avait été lancée le 24 novembre. Elle s'était posée sur l'astre lunaire le 1er décembre près du Mons Rümker, dans une zone montagneuse encore jamais explorée. Sa mission consistait à collecter environ deux kilos de matière.

    Une fois l'opération effectuée, l'atterrisseur de la sonde est remonté automatiquement en orbite lunaire pour s'arrimer à l'orbiteur. Les roches ont ensuite été transférées vers le module de retour. Toutes ces opérations ont été pilotées à distance depuis la Terre.

    « Un grand pas en avant »

    Pour marquer cette prouesse technologique, la Chine a déployé les grands moyens pour saluer l'arrivée de la sonde spatiale Chang'e 5 durant la nuit dans la région de Mongolie intérieure (nord).

    La télévision publique CCTV a diffusé des images du module descendant du ciel nocturne à l'aide d'un parachute avant de toucher le sol recouvert de neige. Immédiatement, des camions et des scientifiques sont ensuite venus récupérer la précieuse matière et le drapeau rouge aux cinq étoiles jaunes a été planté à proximité de l'engin.

    Le président chinois Xi Jinping s'est félicité du « succès complet de la mission Chang'e-5 ». « Il s'agit d'un autre accomplissement majeur dans la lutte contre les difficultés en mettant pleinement en valeur les avantages du nouveau système national, marquant ainsi un grand pas en avant de l'industrie spatiale chinoise. Ceci contribuera à approfondir la compréhension de l'origine de la Lune et de l'histoire de l'évolution du système solaire », a-t-il ajouté.

    Désormais, ces échantillons vont permettre aux scientifiques d'en apprendre davantage sur les origines de la Lune, sa formation et l'activité volcanique à sa surface. La Chine dans cette course à l'espace, tout en faisant son retard sur la Russie et les Etats-Unis, affiche de fortes ambitions.

    Après avoir envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003, la Chine multiplie les missions. En 2019, elle avait marqué les esprits en faisant atterrir une sonde et un petit robot téléguidé sur la face cachée de la Lune, une première mondiale.

    En juin, elle vient d'achever la constellation de son système de navigation Beidou, rival du GPS américain.

    Le pays qui envisage de construire sa propre station spatiale en 2022 va même plus loin. Cet été, une sonde a été lancée vers Mars. Elle a déjà parcouru plus de 100 millions de km et réalisée de nombreux clichés de son voyage. À la fin de son voyage, l'an prochain, elle espère faire évoluer sur la surface de la planète rouge un petit robot téléguidé.