Le Défenseur des droits alerte sur «la mise à l’écart» des enfants de soignants

Jacques Toubon met en garde ce vendredi contre cette «différence de traitement», rapportée «dans plusieurs académies».

 Jacques Toubon, le Défenseur des droits dans son bureau à Paris, le 8 mars 2019.
Jacques Toubon, le Défenseur des droits dans son bureau à Paris, le 8 mars 2019. LP/Yann Foreix

    Jacques Toubon alerte le ministère de l'Education nationale ce vendredi contre « la mise à l'écart » d'enfants de personnels soignants, qui peuvent être victimes de « différence de traitement » dans certaines académies au moment de la reprise de l'école. Le Défenseur des droits demande une « intervention » du ministre Jean-Michel Blanquer dans un communiqué publié jeudi.

    Il y indique avoir été sollicité par plusieurs soignants dont les enfants avaient été « mis à l'écart dans des groupes distincts des autres élèves » ou « affectés dans des établissements scolaires accueillant exclusivement des enfants du personnel soignant ». « Certaines académies et/ou établissements scolaires justifient cette décision comme étant l'application de directives gouvernementales destinées à limiter le brassage des élèves », constate Jacques Toubon.

    Il affirme avoir « déjà appelé l'attention du ministre de l'Éducation » sur « le caractère hautement préjudiciable du contenu et du ton excessivement anxiogène de certaines consignes adressées par les établissements scolaires aux parents et aux enfants dans le cadre du déconfinement ». Des décisions qui « vont au-delà du protocole sanitaire prévu par la circulaire du 4 mai 2020 relative à la réouverture des écoles et des établissements scolaires », souligne le Défenseur des droits.

    Ne pas « stigmatiser les enfants »

    « Les enfants du personnel soignant ne doivent pas pâtir des difficultés d'organisation. Ils doivent, comme tous les enfants, pouvoir renouer avec leur milieu scolaire d'origine et retrouver une certaine continuité pédagogique. […] Cette différence de traitement rapportée dans plusieurs académies, qui stigmatise une catégorie d'enfants, doit cesser », conclut Jacques Toubon.

    Depuis lundi, les écoles primaires rouvrent progressivement leurs portes en France, pour une reprise très prudente. Quelque 1,5 million d'écoliers devaient retrouver les bancs de l'école au cours de la semaine, avant que les premiers collégiens des zones vertes ne leur emboîtent le pas. Mais dans de nombreux départements, y compris « verts », des fermetures d'écoles se produisent en raison de cas suspects.

    Comme le rapporte La Montagne, une commune du Cantal a par exemple clos l'un de ses établissements en raison des symptômes présentés par un enfant de personnel soignant.