Le match des programmes : ce que proposent Marine Le Pen et Emmanuel Macron sur l’euthanasie

C’est une question sociétale qui revient régulièrement sur le devant de la scène : quelle fin de vie proposons-nous? La candidate du RN lui a totalement fermé la porte tandis que le président sortant se retranche derrière une convention citoyenne.

Selon différents sondages commandés par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, une majorité de Français seraient favorables à cet acte médical, entre 86 et 90%. (Illustration) Guven Demir
Selon différents sondages commandés par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, une majorité de Français seraient favorables à cet acte médical, entre 86 et 90%. (Illustration) Guven Demir
    Fiscalité, laïcité, environnement, pouvoir d’achat, sécurité… Sur chacun de ces sujets, les deux candidats à la présidentielle ont des propositions radicalement différentes. Deux visions de la société divergentes. Jusqu’au second tour, nous avons choisi de décrypter chaque jour une mesure concrète, clivante, importante ou symbolique de leur projet qui peut changer notre quotidien. Sans esprit de controverse, il s’agit d’en étudier la faisabilité, la légalité, le coût et les modes de financement pour vous permettre de faire un choix éclairé le 24 avril. Aujourd’hui, l'euthanasie.

    Marine Le Pen dit non à l’euthanasie, oui aux soins palliatifs

    Le terme n’apparaît pas dans son programme, et pour cause, Marine Le Pen est opposée à l’euthanasie et au suicide assisté. La candidate du Rassemblement national a longuement explicité sa position le 22 mars, dans l’émission « La France dans les yeux », sur BFMTV. « Je n’entends pas le faire », a-t-elle répondu à Jean-François, un téléspectateur de 49 ans qui lui demandait si, élue à la fonction suprême, elle légiférerait pour légaliser l’euthanasie. Lui fait partie des quelque 90 % de Français (le chiffre varie de 86 à 94 % selon les sondages commandés par l’Association pour le droit de mourir dans la dignité) favorables à cet acte médical qui consiste à provoquer intentionnellement le décès d’un patient en très – trop – grande souffrance.

    « C’est la barrière à ne pas franchir », juge pour sa part la finaliste à la présidentielle. « Elle s’inscrit dans la position traditionaliste de toute une partie de la droite, très rétive à l’euthanasie qu’elle considère comme une vulnérabilité supplémentaire pour des personnes déjà fragilisées par la maladie », décrypte Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris-Saclay.