Le triangle indésirable sur l'autoroute

Le triangle indésirable sur l'autoroute

    Le triangle de présignalisation, que tout automobiliste se doit de posséder dans sa voiture avec un gilet réfléchissant, estâ?¦ à proscrire en cas de panne ou d'accident sur autoroute. Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, s'est rangé hier derrière l'avis de l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Asfa) qui estime que son utilisation « constitue une mise en danger manifeste de la vie du conducteur ».

    Le décret, rendant obligatoire depuis le 1 e r octobre la pose d'un triangle à 30 m d'un véhicule accidenté ou hors service, sous peine d'une amende de 90 â?¬, sera prochainement modifié. Sur autoroute, « c'est vrai que quand on est sur la bande d'arrêt d'urgence, on est dans une situation de danger potentiel », reconnaît Dominique Bussereau. En clair, le triangle reste indispensable sur toutes les routes sauf les quatre voies (deux fois deux voies) et les autoroutes.

    Le gilet demeure fortement recommandé

    Trois personnes, dont un agent d'entretien sur l'A 1 près de Senlis (Oise), ont trouvé la mort et 23 ont été blessées l'an dernier sur les autoroutes françaises alors qu'elles circulaient à pied sur la bande d'arrêt d'urgence. Les piétons représentent un accident mortel sur huit sur ces axes.

    L'Asfa recommande en revanche aux automobilistes d'enfiler leur gilet de sécurité en cas d'arrêt sur autoroute et de rejoindre la borne d'appel d'urgence la plus proche en marchant impérativement derrière la glissière de sécurité. La nuit, un piéton sans ce vêtement fluorescent n'est visible qu'à 30 m, soit la distance que parcourt en moins d'une seconde un véhicule roulant à 130 km/h. Avec le gilet, sa visibilité est portée à 160 m. Le jour, il permet d'être vu par les autres conducteurs à 300 m de distance, contre 100 sans cet équipement de sécurité.

    La rumeur persistante, selon laquelle l'espérance de vie d'un piéton circulant sur la bande d'arrêt d'urgence n'excède pas vingt minutes, n'a jamais été validée par la moindre étude scientifique ou statistique, ce qui « n'enlève en rien, rappelle l'Asfa, l'extrême dangerosité de s'y aventurer à pied ».