Les préfets sommés de mieux organiser la vaccination

Plus de centres, ouverts plus longtemps, plus de personnels, dont des médecins militairesâ?¦ Face à l'afflux des candidats à la vaccination, l'Etat renforce son dispositif.

Les préfets sommés de mieux organiser la vaccination

    D'ici à mercredi, les préfets de France devront mettre en oeuvre tous les moyens en leur pouvoir pour mieux organiser la vaccination contre la grippe A. C'est l'« instruction » en termes administratifs adressée hier par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, dans une lettre aux préfets que nous nous sommes procurée. Le but de la missive : mettre un terme aux queues interminables auxquelles les candidats à la vaccination ont été confrontés ces derniers jours dans les grandes villes.  Depuis une semaine, à mesure que l'épidémie se propage, l'affluence s'accroît dans les centres de vaccination. Pour la seule région d'Ile-de-France, le nombre des consultations pour grippe a été de 730 000 la semaine passée. Conséquence, rien qu'à Paris, la fréquentation moyenne des centres de vaccination est passée d'environ mille personnes par jour au début de la campagne à plus de quatre mille vendredi dernier. En France, depuis le 12 novembre, 750 000 personnes ont été vaccinées.

    L'armée en renfort. D'ici à mercredi, la totalité des 1 080 centres de vaccination devront ouvrir leurs portes, contre 741 à ce jour. Et, pour ce faire, les préfets devront faire appel à des « ressources humaines » supplémentaires, précise le document. En dehors des médecins du travail, des élèves infirmières, des médecins des armées et des 650 internes mobilisés, les hauts fonctionnaires ont ordre de « réquisitionner » des personnels de toutes les administrations de l'Etat, hors police, gendarmerie et services pénitentiaires. « Il n'est pas acceptable, est-il écrit dans la lettre, que certaines administrations refusent de mettre du personnel à disposition. » Pointés du doigt, certains personnels de l'Education nationale, mais aussi des municipalités comme celle de Paris.

    Une enveloppe pour des contrats aidés. Si ces mesures ne suffisent pas, la lettre du ministre de l'Intérieur précise que des personnes en contrats aidés pourront être embauchées.  Ces emplois pourront être financés en partie par l'enveloppe de 100 M â?¬ ouverte par le Premier ministre pour le fonctionnement des centres de vaccination. Ces postes seront destinés à l'accueil et à l'accompagnement des futurs vaccinés dans leur parcours.

    Un préaccueil pour écarter les « sans-bon ». En effet, comme Roselyne Bachelot l'a déjà rappelé, seules les personnes munies d'un bon sont autorisées à être vaccinées. Le but étant de piquer les candidats par ordre de priorité. Outre ce préaccueil, pour raccourcir les délais d'attente, les médecins chargés de la vaccination sont priés d'aller un peu plus vite lors du questionnaire qu'ils soumettent aux prétendants à la piqûre. Cet examen, dont le but est d'établir qu'il n'y aucune contre-indication à la vaccination, ne doit pas se transformer en « une véritable consultation médicale, ce qui ralentit considérablement la chaîne de vaccination », souligne la lettre.

    Des centres ouverts plus longtemps. Les horaires d'ouverture seront disponibles sur Internet (sur les sites des préfectures notamment), mais aussi chez les pharmaciens. Par ailleurs, Brice Hortefeux demande aux préfets d'ouvrir les centres le mercredi et le samedi, de privilégier les ouvertures toute la journée, mais aussi en début d'après-midi et en début de soirée afin que « la population puisse se faire vacciner après le travail ». Enfin, dans les grandes villes, il est conseillé, si besoin, de doubler les chaînes de vaccination. Hier, Paris a d'ores et déjà annoncé que les capacités de vaccination contre le virus A/H1N1 allaient être multipliées par deux d'ici le « milieu de la semaine prochaine » dans chacun des douze centres pour adultes ouverts dans la capitale.