Maladies animales : la Confédération paysanne appelle l’État à « changer radicalement de méthode »

Anticipation, information des éleveurs, prise en charge des maladies animales… La Confédération paysanne a appelé l’État à « changer radicalement de méthode » dans le suivi des crises sanitaires.

Selon la Confédération paysanne, la France, avec l'épizootie de la fièvre catarrhale ovine, est confrontée à une crise sanitaire « jamais vue par son ampleur ». AFP/Leon Neal
Selon la Confédération paysanne, la France, avec l'épizootie de la fièvre catarrhale ovine, est confrontée à une crise sanitaire « jamais vue par son ampleur ». AFP/Leon Neal

    Alors que la France est touchée par plusieurs épizooties animales avec la grippe aviaire ou encore la fièvre catarrhale ovine, la Confédération paysanne a appelé l’État à « changer radicalement de méthode » dans le suivi des crises sanitaires.

    « Il faut changer radicalement de méthode sur le sujet de la FCO (fièvre catarrhale ovine) et des questions sanitaires », a jugé Laurence Marandola, porte-parole du troisième syndicat de la profession. La fièvre catarrhale ovine se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation et parfois par la mort des animaux, dans des proportions variables d’un élevage à l’autre. Sa détection n’entraîne pas l’abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elle touche aussi les bovins, mais avec une mortalité très faible.

    Selon la Confédération paysanne, la France est confrontée à une crise sanitaire « jamais vue par son ampleur, par la couverture géographique, le nombre de fermes d’élevage touchées, le taux de mortalité, le taux de pertes directes et indirectes ». Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 a doublé en une semaine, passant à 712 foyers au 5 septembre, selon le dernier bilan officiel. Cela touche plus d’une vingtaine de départements (Aisne, Ardennes, Aube, Doubs, Nord, Marne, Haute-Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Nièvre, Oise, Orne, Pas de Calais, Bas-Rhin, Sarthe, Seine-et-Marne, Saône-et-Loire, Haute-Saône, Somme, Haut-Rhin, Yonne).

    Décelé pour la première fois en Europe en septembre 2023 aux Pays-Bas, où des milliers de foyers ont depuis été recensés, de premiers cas de cette maladie virale transmissible par un moucheron ont été confirmés début août en France, avant de se propager à grande vitesse. Avant l’apparition de la FCO 3, les éleveurs français faisaient face depuis plusieurs années aux FCO de sérotype 4 et 8. Or, la FCO 8 connaît aussi un regain d’activité ces dernières semaines dans le sud du pays.

    Polémique sur la vaccination

    Un vaccin, différent de celui contre la FCO 3, existe et a été pris en charge par l’État de 2008 à 2018 mais ne l’est plus pour cette épizootie, désormais considérée comme endémique en France. « On est absolument scandalisé par la différence de traitement entre la 3 et la 8 », a ajouté Laurence Maradandola.

    Selon le ministère de l’Agriculture, une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée le lundi 12 août pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre 2024. « 6 400 000 doses de vaccins (dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins) ont gratuitement été fournies par l’État aux éleveurs, sur une zone de vaccination volontaire comportant les régions suivantes : Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté », précise le ministère en ajoutant : « Face à la propagation de la maladie, la zone de vaccination volontaire prise en charge par l’État a été élargie, le 30 août, aux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Pays de la Loire, ainsi qu’aux départements de l’Ille-et-Vilaine, des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze. Pour pourvoir à l’élargissement de cette zone de vaccination, l’État s’appuie sur la commande de 5,3 millions de doses complémentaires ».

    Pour la Fédération nationale ovine (FNO), la vaccination contre cette maladie non transmissible à l’homme a débuté trop tard. « On est bien dans une phase d’explosion. On aurait pu vacciner un mois plus tôt pour avoir l’immunité acquise au pic de l’épidémie », a déclaré Emmanuel Fontaine, en charge des affaires sanitaires à la FNO, association créée par la FNSEA.

    En outre, une zone régulée a été mise en place à compter depuis le 2 août. « Cette zone évolue depuis, chaque semaine, en fonction de la confirmation de nouveaux foyers sur le territoire », ajoute le ministère. « Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints : les animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation (le vecteur de la maladie est un insecte) deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif ». En outre, pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée pourront se poursuivre vers les États membres acceptant la désinsectisation et le test de dépistage négatif. Pour les autres États membres n’acceptant que des animaux vaccinés, les mouvements seront suspendus depuis la zone régulée ».

    « Ce que demande la Confédération paysanne, c’est une information fiable et « anticipatrice » pour aider les gens à se préparer, puis un accès de masse aux vaccins », lance Laurence Marandola tout en déplorant que la prise en charge du vaccin pour la FCO 3 soit uniquement dans la moitié du pays : « En termes d’efficacité sanitaire, c’est hautement discutable ».

    Des indemnisations fortes pour les agriculteurs touchés

    Il faut également mettre en place des « indemnités fortes ». « Il va falloir très rapidement envoyer des signaux aux éleveurs sinon il y en a qui vont mettre la clé sous la porte », a-t-elle plaidé, prévenant que les éleveurs seront « extrêmement mobilisés sur le terrain ».

    Selon le ministère de l’Agriculture, une campagne de vaccination volontaire ciblée a été lancée le lundi 12 août pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre 2024. « 6 400 000 doses de vaccins (dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins) ont gratuitement été fournies par l’État aux éleveurs, sur une zone de vaccination volontaire comportant les régions suivantes : Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté », précise le ministère en ajoutant : « Face à la propagation de la maladie, la zone de vaccination volontaire prise en charge par l’État a été élargie, le 30 août, aux régions Auvergne - Rhône-Alpes et Pays de la Loire, ainsi qu’aux départements de l’Ille-et-Vilaine, des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze. Pour pourvoir à l’élargissement de cette zone de vaccination, l’État s’appuie sur la commande de 5,3 millions de doses complémentaires ».

    En outre, une zone régulée a été mise en place à compter du 2 août. « Cette zone évolue depuis, chaque semaine, en fonction de la confirmation de nouveaux foyers sur le territoire », ajoute le ministère. « Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints : les animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation (le vecteur de la maladie est un insecte) deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif ». En outre, pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée pourront se poursuivre vers les États membres acceptant la désinsectisation et le test de dépistage négatif. Pour les autres États membres n’acceptant que des animaux vaccinés, les mouvements seront suspendus depuis la zone régulée ».

    Outre cette FCO, trois foyers de grippe aviaire ont été recensés ces dernières semaines en Bretagne et 518 de maladie hémorragique épizootique (MHE), une épizootie distincte qui touche particulièrement les bovins, depuis le 1er juin.