Péage urbain : Valérie Pécresse préfère «une écotaxe pour les poids lourds en transit»

A l'entrée de certaines villes d'Europe, le péage est un moyen radical pour limiter l'accès des voitures. On l'évoque désormais à Paris. Mais, pour Valérie Pécresse, «cela couperait la région en deux en accroissant la fracture sociale et territoriale». Interview.

Valérie Pécresse, présidente LR de la région île-de-France.
Valérie Pécresse, présidente LR de la région île-de-France. LP/ARNAUD JOURNOIS

    A Milan et à Londres, on a instauré un péage pour limiter l'accès des voitures au centre-ville. Et ça marche. On l'évoque à Paris pour réduire surtout la pollution. Mais, est-ce envisageable? Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, nous explique pourquoi elle n'y est pas favorable.

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    Etes-vous pour un péage urbain à Paris ?
    Valérie Pécresse. Je suis résolument contre. Cela couperait la région en deux en accroissant la fracture sociale et territoriale. Il y aurait d'un côté les Parisiens et métropolitains les plus riches. Et puis les autres, notamment les Franciliens les plus défavorisés. Ils sont déjà discriminés car ils ont souvent des véhicules anciens et n'ont pas la bonne vignette Crit'Air pour circuler dans Paris. Ce péage renforcerait leur sentiment d'exclusion.

    Taxer les véhicules n'est pas la solution pour limiter les embouteillages ?
    Je suis favorable à une écotaxe ou une vignette pour les poids lourds en transit. Ces camions ne font que traverser la région, mais ils pèsent 5 à 10 % du trafic, polluent, créent des bouchons, abîment nos routes.

    Mais ne faut-il pas aussi, comme le prône Anne Hidalgo, réduire le trafic automobile ?
    C'est has been d'être antivoitures car les véhicules de demain seront décarbonés, non polluants et silencieux. Quand j'entends dire qu'on ne veut plus de voitures dans Paris, je ne trouve pas ça pertinent, et je pense que c'est un combat d'arrière-garde. Je suis favorable à des primes qui permettent aux propriétaires de véhicules polluants d'en changer. C'est pourquoi je voulais qu'on laisse les voies sur berge ouvertes à la circulation mais uniquement pour les véhicules propres.

    Mais que fait la région pour ceux qui ont lâché leur voiture et se retrouvent dans des RER et des trains bondés ?
    Nous avons investi 25 Mds€ pour moderniser les transports en commun. Début 2018, nous aurons commandé 708 nouvelles rames de train et de RER. L'objectif est que ces rames soient toutes neuves ou rénovées d'ici à 2022. Les voitures seront climatisées, vidéoprotégées, plus spacieuses et confortables. Nous allons créer 10 000 places de parking-relais supplémentaires avec des tarifs que je souhaite attractifs. La région va enfin investir 250 M€ dans un plan antibouchons qui prévoit des travaux de contournement de villes et des voies dédiées aux bus et au covoiturage.

    QUESTION DU JOUR. Etes-vous favorable à l'installation d'un péage urbain aux portes de Paris?