Droit à l’indifférence

« Il y a des gens qui ne nous aiment pas. » Cette phrase d’une Française juive, obligée de mettre en garde son enfant de dix ans face à la montée des actes antisémites, devrait tous nous hanter. L’édito de Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd’hui en France.

Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd'hui en France. DA Le Parisien
Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd'hui en France. DA Le Parisien

    Ce sont des petits gestes à peine perceptibles, de ceux qui commencent à devenir des réflexes et sont terribles. Chuchoter sa propre adresse pour que personne ne l’entende quand on est dans un lieu public, enlever son nom de sa boîte aux lettres, ne plus oser acheter de produits casher aux yeux de tout le monde dans un supermarché, dire à ses enfants de faire attention, se retourner dans la rue, être en permanence sur le qui-vive

    C’est cette maman aussi, Sarah, qui prévient son fils de 10 ans : « Il y a des gens qui ne nous aiment pas. » Cette phrase devrait nous hanter, nous confondre de honte, que l’on soit juif ou pas. Comment expliquer à un enfant qu’une partie du monde lui en veut et qu’il ne pourra pas grandir sans haine autour de lui ?

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