Covid-19 : restaurants, trains, écoles... aérer, l’autre geste barrière oublié

Il n’y a pas que le port du masque qui s’étiole. Alors que la barre des 12 000 nouveaux cas de Covid-19 a de nouveau été franchie ce jeudi soir, on n’ouvre pas assez nos fenêtres. C’est ce que montre le vaste testing que nous avons mené pendant dix jours.

Selon notre expérimentation menée à l'aide d'un détecteur de CO2, pour mesurer le taux de dioxyde de carbone dans des lieux recevant du public, de nombreux lieux sont insuffisamment ventilés. LP/Arnaud Dumontier
Selon notre expérimentation menée à l'aide d'un détecteur de CO2, pour mesurer le taux de dioxyde de carbone dans des lieux recevant du public, de nombreux lieux sont insuffisamment ventilés. LP/Arnaud Dumontier

    Une fois sur deux, l’air est insuffisamment renouvelé dans les lieux clos. Voilà le résultat des différentes mesures que nous avons réalisées ces dix derniers jours dans 17 lieux en intérieur, de Marseille (Bouches-du-Rhône) à Toulouse (Haute-Garonne), Paris et sa banlieue, équipés d’un capteur de dioxyde de carbone (CO2). Le petit boîtier rond, semblable à un réveil, teste la qualité de l’air. Restaurants, train, avion, crèche, théâtre… Dès que le compteur dépasse le seuil des 800 ppm, notre boussole vire à l’orange et au rouge pour des niveaux supérieurs à 1 500 ppm. C’est le signe qu’il faut, d’urgence, ouvrir les fenêtres, l’autre geste barrière anti-Covid, encore mal intégré malgré la pandémie.

    « Ce capteur donne la proportion de CO2, rappelle Simon Mendez, chercheur au CNRS en mécanique des fluides à l’université de Montpellier (Hérault). Ce seuil de 800 ppm n’est pas un chiffre magique et absolu, c’est seulement un repère. Mais pourquoi est-ce intéressant ? Parce que le dioxyde de carbone est un gaz bien plus présent dans l’air que l’on expire que dans l’atmosphère. S’il y en a trop dans une pièce, on estime qu’elle est mal ventilée. »