La grippe aviaire H5N1 à l’origine de la prochaine pandémie ?

L’épidémie est hors de contrôle chez les oiseaux sauvages, décime les élevages et touche depuis peu des mammifères. Les risques sont limités pour l’homme à court terme, mais chercheurs et industriels surveillent les mutations du virus et préparent des ripostes.

La grippe aviaire chez les oiseaux en 2022 a été la pire jamais enregistrée en Europe. (Illustration) LP/Matthieu de Martignac
La grippe aviaire chez les oiseaux en 2022 a été la pire jamais enregistrée en Europe. (Illustration) LP/Matthieu de Martignac

    « Une pandémie encore plus mortelle pourrait arriver bientôt. » En titrant ainsi une tribune la semaine dernière, le New York Times a jeté un pavé dans la mare. Le ton est dramatique, sans doute un peu trop, mais le risque, lui, est bien réel : la grippe aviaire due au virus H5N1 fait des ravages parmi les oiseaux sauvages, et a déjà contaminé des mammifères et même quelques rares humains. Chercheurs et industriels de tous les pays courent contre la montre pour éviter que cette maladie chez les oiseaux ne devienne un problème pour notre espèce.

    « Ce type de virus est déjà passé à l’homme et dans des proportions catastrophiques », rappelle Jean-Luc Angot, président honoraire de l’Académie vétérinaire de France. « C’était la grippe espagnole de 1918, ou la grippe d’Hongkong de 1968. » Respectivement plus de 50 millions et 4 millions de morts à leur actif. Et H5N1 « nous inquiète particulièrement car il s’agit d’un virus grippal avec un taux de létalité très élevé (autour de 50 %) » lors des épisodes passés, indique Arnaud Fontanet, responsable de l’équipe consacrée à l’épidémiologie des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur.