Scandale des Ehpad Orpea : le groupe nomme un nouveau directeur général à sa tête

L’ancien directeur général, Yves Le Masne, avait été démis de ses fonctions en janvier, après la publication du livre-enquête « Les Fossoyeurs » révélant d’importants dysfonctionnements au sein du groupe d’Ehpad.

Le livre-enquête du journaliste Victor Castanet a révélé, en janvier dernier, l'ampleur de la maltraitance au sein des Ehpad du groupe Orpea. REUTERS/Stephane Mahe
Le livre-enquête du journaliste Victor Castanet a révélé, en janvier dernier, l'ampleur de la maltraitance au sein des Ehpad du groupe Orpea. REUTERS/Stephane Mahe

    Sa tâche s’annonce délicate. Dans la tourmente depuis la sortie d’un livre-enquête l’accablant, le groupe d’Ehpad privés Orpea a annoncé lundi la nomination d’un nouveau directeur général, issu du secteur de l’industrie pour mener la transformation du groupe. Laurent Guillot, qui a effectué l’essentiel de sa carrière chez le fabricant de matériaux de construction Saint-Gobain, deviendra directeur général du groupe, le 1er juillet.

    « Âgé de 52 ans, manager expérimenté, il sera notamment chargé d’élaborer et de mettre en œuvre le plan d’amélioration et de transformation destiné à construire le nouvel Orpea », précise un communiqué du groupe actuellement présent dans 23 pays et qui gère plus de 350 établissements en France.

    Maltraitance des résidents, conflits d’intérêts…

    L’ancien directeur général du groupe d’Ehpad, Yves Le Masne, avait été démis de ses fonctions fin janvier, après la publication du livre-enquête « Les Fossoyeurs », du journaliste Victor Castanet. Il dénonçait une maltraitance des résidents, un usage abusif des fonds publics, des manquements en matière sociale et des conflits d’intérêts.

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    Philippe Charrier, président non exécutif du conseil d’administration d’Orpea, était alors devenu président-directeur général du groupe. Il continuera d’assurer la présidence du groupe à partir du 1er juillet.

    De graves dysfonctionnements constatés

    Après la publication du livre-enquête, le gouvernement avait commandé un rapport aux inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (Igas). Publié début avril, il a pointé de graves dysfonctionnements. De son côté, Orpea avait mandaté en février les cabinets indépendants Grant Thornton et Alvarez & Marsal. Leur rapport intermédiaire, rendu public fin avril, a également constaté des dysfonctionnements.

    Le conseil d’administration d’Orpea avait alors demandé à la direction générale de lui proposer, dans « les meilleurs délais », « un plan ambitieux d’amélioration et de transformation ». Le groupe a déjà mis en œuvre « des premières mesures correctrices, comme la mise en place d’une plateforme d’écoute des familles et d’un dispositif de médiation », assure le groupe dans son communiqué publié lundi.



    À la Bourse de Paris, le titre d’Orpea reculait de 2,73 % à 33,15 euros, lundi vers 11h00. Il a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année.