SNCF, Air France : les vacances à l’épreuve des grèves

Les congés scolaires démarrent ce samedi. Mais avant de pouvoir prendre le large, il faudra trouver un moyen de transport alors que la SNCF et Air France sont touchées par un important mouvement social.

 La grève à la SNCF risque de fortement perturber les départs en vacances.
La grève à la SNCF risque de fortement perturber les départs en vacances. LP/Philippe Labrosse

    Un coup d'œil sur le calendrier suffit pour comprendre le casse-tête qui s'annonce pour les candidats au voyage. Encore 34 jours de grève annoncés à la SNCF, 7 chez Air France. Les perturbations pourraient durer jusqu'à la fin juin si aucun accord n'est trouvé avec le gouvernement. Les premiers partants des vacances de printemps qui débutent ce samedi pour la zone A* ne sont pas épargnés.

    30 % des vols Air France sont annulés ce samedi, le taux le plus élevé depuis le début du mouvement social lancé en février par onze syndicats de la compagnie aérienne. Une nouvelle grève débute également ce jour à partir de 20 heures à la SNCF et se poursuivra dimanche et lundi. La situation n'est qu'un prélude à celle, qui s'annonce encore plus compliquée, du week-end prochain quand les Franciliens entameront à leur tour leurs congés scolaires.

    Le vendredi 13 et le samedi 14, deux jours de grands départs, seront eux aussi frappés par une nouvelle action des agents de la SNCF. Une belle pagaille est à prévoir y compris sur les routes car beaucoup, faute de trains, pourraient se décider à prendre le volant. Les deux journées, classées orange par Bison futé en Ile-de-France, pourraient ainsi virer au rouge.

    Autocars déjà pleins

    Certains voyageurs anticipent. Les plus résolus à partir se reportent sur des modes de transports alternatifs. Les autocars ont la cote, avec des niveaux de réservations qui explosent, tout comme les plateformes de covoiturage ou de location de véhicule entre particuliers. La demande est tellement forte à certaines périodes et à destination de certaines régions qu'il est déjà bien difficile de dégoter des places à bord d'autocars pour des trajets programmés en fin de semaine prochaine.

    Pour faire face à l'afflux de demandes, la société de covoiturage BlaBlaCar expérimente même fort opportunément depuis ce week-end son propre service inédit de transport en autocar. La start-up française propose des allers-retours sur les trois axes « les plus prisés », Paris-Lille et Paris-Rouen à partir de lundi et Paris-Rennes à partir de vendredi.

    « Il y aura indéniablement une perte de chiffre d'affaires pour les voyagistes »

    De leur côté, les professionnels du tourisme tendent le dos. « S'ils partent avec un jour de retard, les vacanciers vont demander à être remboursés, et le pire ce sera s'il y a aussi un impact sur leur retour, déplore René-Marc Chikli, président du syndicat des tour-opérateurs (Seto). Ce sera compliqué de trouver d'autres vols, on est partis pour des litiges et il y aura indéniablement une perte de chiffre d'affaires pour les voyagistes ».

    Annulations en série

    A cause d'annulations en série, à la fois de la part des clients d'affaires et ceux de tourisme, les hôteliers prévoient déjà « une baisse de 5 à 10 % de taux d'occupation pour le mois d'avril ». « Cela représente un manque à gagner d'environ 150 M€, déplore Roland Héguy, président confédéral de l'Umih (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie). Ce sera une catastrophe si cela recommence en mai et juin, deux mois qui s'annonçaient forts et à un moment où le secteur du tourisme reprenait des couleurs. »

    Selon les remontées de l'Umih, ce sont les hôtels implantés dans les grandes métropoles, desservies par des gares et des aéroports, qui subissent le plus d'annulations de la part de Français mais aussi des étrangers. « Tous les autres acteurs touristiques seront touchés en conséquence, alerte Roland Héguy, car les clients manqueront également aux tables des restaurants, dans les bars et dans tous les lieux qui se visitent. »

    * Académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon, et Poitiers.