Grèves dans les transports : les cars pris d’assaut

Faute de train, plusieurs dizaines de milliers de voyageurs se rabattent sur la solution autocar pour organiser leurs trajets à l’occasion notamment des vacances de printemps.

 A l’approche des vacances scolaires, des OUIBUS ont été ajoutés au départ de la gare Paris Bercy pour suppléer les trains SNCF manquants.
A l’approche des vacances scolaires, des OUIBUS ont été ajoutés au départ de la gare Paris Bercy pour suppléer les trains SNCF manquants. LP/Olivier Corsan

    Pas de train ? Annick, 69 ans, a trouvé la solution pour partir coûte que coûte à Bruxelles vendredi pour « aller voir son fils et sa petite-fille tout juste née ». « J'ai réussi à trouver une place, la dernière disponible sur le site, dans un bus Eurolines pour seulement 46 €. Je partirai de Tours où j'habite, passerai par Paris où j'aurai une heure d'attente porte de Bagnolet puis je rejoindrai Bruxelles. Le tout en un peu plus de 8 heures ! »

    Et, par précaution, plutôt que de prendre le Thalys - pourtant épargné par la grève - Annick a finalement choisi de renouveler l'expérience à bord d'un Ouibus pour rentrer vers Paris le mardi suivant afin de s'occuper d'un autre petit-fils !

    Boom des réservations

    Comme Annick, plusieurs dizaines de milliers de voyageurs se rabattent sur la solution « autocar » pour organiser leurs trajets à venir à l'occasion des vacances de printemps. Chez Flixbus, les réservations ont fait un bond de 40 à 60 % pendant les deux jours de grève, mardi et mercredi cette semaine, et affichent une hausse de 30 % pour ce week-end.

    Même engouement chez Isilines, où le nombre de réservations a ainsi triplé par rapport à la normale depuis le début de la semaine. « Avec le début des vacances scolaires de la zone A, et alors que nous enregistrons déjà un niveau inhabituel de réservations anticipées, nous engageons les Français qui souhaitent partir à prendre les devants », indique Hugo Roncal, directeur général d'Isilines.

    D'autres préfèrent, malgré les bouchons annoncés, la fatigue et les risques d'accidents, se résoudre à opter pour la voiture. « Je m'y suis prise un peu au dernier moment », avoue Christine, une Parisienne de 44 ans dont les vacances à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) avec sa fille de 12 ans débuteront le 14 avril par un long voyage… à bord de la C3 familiale.

    « Impossible de prendre le train à cause de la grève, explique la mère de famille. L'avion ? Trop cher ! Je n'ai rien trouvé à moins de 400 € le billet aller/retour et je ne me voyais pas passer 20 heures coincée dans un bus ni en covoiturage avec des inconnus serrée sur une banquette arrière avec ma fille. »