Sur l’île du Levant, préservée du Covid-19, des naturistes tout nus et tout confinés

Dans le Var, des adeptes du naturisme, un peu plus nombreux que d’habitude, vivent reclus dans un lieu de rêve, exempt de coronavirus et presque coupé du monde.

 Pas de bateau au loin, pas d’avion dans le ciel et pas de voiture sur l’île… Le rivage étant interdit, les habitants de l’île du Levant (Var) restent en terrasse.
Pas de bateau au loin, pas d’avion dans le ciel et pas de voiture sur l’île… Le rivage étant interdit, les habitants de l’île du Levant (Var) restent en terrasse. LP/D.R

    Au large du Lavandou (Var), l'île du Levant veille sur ses 185 habitants actuels, tous naturistes. Aucun cas de Covid-19 connu, ici, une crainte perceptible avec l'arrivée des beaux jours. « Dès la levée du confinement, il va y avoir un afflux de vacanciers, impatients de retrouver la nature et le grand air. C'est ça qui me fait peur… Pour l'instant, seul notre statut insulaire nous protège », confie une habitante.

    Jusqu'à nouvel ordre, toutes les liaisons maritimes entrele continent l'île au départ du Lavandou ont été coupées et les rares navettes venant de la ville voisine de Hyères-les-Palmiers sont surveillées à la loupe : « Pas d'embarquement à bord, sauf pour le ravitaillement en vivres et pour les insulaires qui ont un motif impérieux de se déplacer », avertit un policier. Seules quatre liaisons par semaine se poursuivent et il faut montrer patte blanche pour débarquer dans le domaine d'Héliopolis, paradis naturiste, où les plus courageux vivent dans le plus simple appareil hiver comme été.

    «On reste sur nos terrasses, nus ou en paréos»

    « La saison devait commencer début avril et on avait déjà des réservations. On a tout annulé. Maintenant, on attend », commente Alain Corre, gérant des Iles d'Or du Levant, une chambre d'hôtes à succès. Malgré l'eau couleur d'émeraude qui entoure l'île, tout accès au rivage est interdit. « On reste sur nos terrasses, nus ou en paréos. On respecte les règles en vigueur partout. » Il n'empêche que la population du Levant a grimpé juste avant la déclaration de confinement. « Habituellement, nous sommes entre 90 et 100 habitants à l'année. Aujourd'hui, le chiffre a presque doublé : 185, compte tenu des naturistes qui ont un pied-à-terre ici », précise Frédéric Capoulade, adjoint au maire sur l'île.

    Sur ce joli rocher de 9 km2, pas de policier municipal en poste. Donc une permissivité plus grande ? « Ne croyez pas ça », répond l'adjoint : « A tout moment, un agent peut débarquer en pneumatique pour vérifier que le confinement est bien respecté ». Nus mais cloîtrés chez eux comme tout le monde, les Levantins profitent quand même d'un environnement envié… et sont presque en autosuffisance. « Les denrées arrivent par bateau et une pharmacie de Hyères nous dépanne en médicaments. Deux épiceries sont présentes sur l'île ainsi qu'un boulanger. Besoin de rien d'autre. »

    «Le Covid est absent, qu'il le reste !»

    Sur la place centrale du village, seuls quelques chats traversent et de rares naturistes reviennent des courses. « On fait très attention à l'hygiène et à la sécurité. Le Covid est absent du Levant et on tient à ce qu'il le reste », raconte un propriétaire, partisan de la nudité totale.

    Et le représentant des commerçants de l'île, Guy Thouvignon, d'abonder : « Pas d'arrivée par bateau, pas d'avion dans le ciel et pas de voiture sur l'île : nous sommes devenus les robinsons du confinement ».

    VIDÉO. Cyril et Billie, confinés sur un petit bateau au centre de Paris